Cérémonie d’ouverture de l’Atelier de Haut de niveau sur le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 - ALLOCUTION DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Cérémonie d’ouverture de l’Atelier  de Haut de niveau sur le suivi de la mise  en œuvre de l’Agenda 2063 - ALLOCUTION DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN,   VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Cérémonie d’ouverture de l’Atelier de Haut de niveau sur le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 – ALLOCUTION DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

 Madame le Ministre du Plan et du Développement ;
 Mesdames, Messieurs les Représentants des membres ;
 Monsieur le Directeur de Cabinet adjoint, Représentant le Président de la Commission de l’Union Africaine ;

 Monsieur le Secrétaire Général de la CEN-SAD ;

 Monsieur le Coordonnateur du Système des Nations Unies;

 Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations internationales, continentales et sous régionales ;

 Monsieur le Directeur de l’Agence de Développement de l’Union Africaine (NEPAD)
 Mesdames, Messieurs les Représentants du Secteur Privé et de la Société Civile ;
 Mesdames et Messieurs les Experts ;
 Honorables participants ;
 Chers amis des Medias ;
 Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais de prime abord, au nom de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, souhaiter à nos illustres invités, le traditionnel « AKWABA », c’est-à-dire « la Cordiale bienvenue » en terre ivoirienne, terre d’hospitalité, de paix et de développement.

C’est pour moi, un insigne honneur de représenter le Président de la République à la cérémonie d’ouverture de la Réunion de Haut Niveau qui se tient ce jour, dans le cadre de l’Atelier sur le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063. Cette importante rencontre, dois-je le rappeler, réunit au bord de la Lagune Ebrié, de hauts responsables de la Commission de l’Union Africaine, des Institutions régionales et internationales de développement, des Communautés économiques régionales, des Ministères, du secteur privé et de la société civile.

Je voudrais me féliciter de votre distinguée présence qui témoigne du grand intérêt que nous accordons tous, au plein succès du mandat de « Champion de l’Agenda 2063 et de la mise en œuvre de son premier plan décennal avec la prise en compte effective de sa synergie avec le Programme de développement durable 2030 de l’ONU ». Il s’agit d’un mandat particulièrement important confié au Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, lors du 28ème Sommet tenu en janvier 2017, à Addis-Abeba, mandat qu’il a bien voulu accepter.

Je tiens donc à remercier, tout spécialement, en son nom, la Commission de l’Union Africaine et son Président, Son Excellence Monsieur Moussa Faki Mahamat pour la confiance renouvelée à la Côte d’Ivoire en donnant sa caution à la tenue de cet Atelier de Haut niveau à Abidjan.

Je voudrais également féliciter Madame le Ministre du Plan et du Développement, Point Focal National chargé du suivi de la réalisation du Mandat du Champion, pour l’organisation effective et réussie de cette importante rencontre.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

Le 25 Mai 1963, en pleine vague de décolonisation, les pays africains nouvellement indépendants se sont réunis à Addis-Abeba, pour créer l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), devenue Union Africaine (UA), depuis le 9 juillet 2002, lors du Sommet de Durban, en Afrique du Sud.

Cette évolution a marqué la forte volonté de faire de notre organisation commune l’instrument privilégié de l’accélération et de l’approfondissement du processus d’intégration politique et économique du continent.

La nouvelle vision de l'Union Africaine, l’Afrique de nos ambitions, pour le prochain cinquantenaire, mais à l’horizon d’un siècle depuis la création de l’OUA, est, je cite : «une Afrique intégrée, prospère et en paix, animée et gérée par ses propres citoyens et constituant une force dynamique sur la scène internationale» fin de citation. Il nous faut, pour cela, avancer, à pas ferme et résolu, sur le chemin de l’unité, et engager un changement de perspective avec la définition de politiques communes dans des domaines prioritaires tels que la défense ; la paix et la sécurité continentales ; l’intégration des économies africaines ; la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux ; la lutte contre la pauvreté ; le développement des infrastructures ; le développement du capital humain ; le commerce ; l’environnement, etc.

Sur ces différents enjeux, l’Union Africaine s’est inscrite dans une dynamique de progrès, tout en restant cependant éveillée aux contraintes existantes, ainsi qu’à l’impératif de donner un nouvel élan à sa mission. Il s’agit de libérer les potentialités et mobiliser les énergies qui permettront, à travers des initiatives forte telle que l’Agenda 2063, de faire de notre Zone, dans un futur proche et à long terme, un véritable pôle de développement, une sphère d’émergence mondiale.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

« L’Afrique que nous voulons », celle que ses hauts dirigeants œuvrent à bâtir, selon la vision de l’Union Africaine pour 2063, est « une Afrique forte et solidaire » portée par une vision optimiste du futur de notre continent. En effet, malgré des défis encore nombreux et complexes à maîtriser, les résultats obtenus par l’Afrique ces dernières années, notamment en matière économique fondent pleinement cet optimisme.

Avec à un taux de croissance économique moyen de près de 4,3 %, au cours des sept (7) dernières années (2011–2017), taux au-dessus de la moyenne mondiale de 2,8 %, l’Afrique est aujourd’hui bien visible sur les cartes économiques. Les réformes structurelles et sectorielles majeures mises en œuvre au niveau macroéconomique, les ressources naturelles importantes révélées ou exploitées et, surtout, les potentialités du capital humain font de l’Afrique un continent de développement et d’avenir.

Cet optimisme s’appuie également sur les nombreux atouts de notre continent, parmi lesquels je voudrais citer une population nombreuse et, surtout, jeune qui constitue une véritable richesse si elle bénéficie d’un environnement propice à son épanouissement. Il appelle à élaborer et mettre en œuvre des politiques judicieuses dans les domaines des infrastructures sociales, et notamment celles de l’éducation, de la santé, avec la création d’un environnement économique favorable à l’accès à des emplois décents. En effet, le capital humain reste la première force de l’Afrique, comme il l’a été pour le développement de l’Europe, et l’est aujourd’hui pour les pays émergents d’Asie en particulier. C’est pourquoi, je le redis, en empruntant les mots du philosophe français Jean Bodin, « il n’est de richesse que d’hommes ».

Mais mon propos doit être bien compris car cet atout principal représente également le défi majeur de notre continent. Selon les statistiques des Nations Unies, la population africaine devrait passer d’environ 1,2 milliard actuellement à 1,7 milliards en 2030, à 2,5 milliards en 2050, puis à 3 milliards en 2063. La part de l’Afrique dans la population mondiale évoluera également, passant de 16 % en 2015, 25 % en 2050, à plus de 29 % en 2063. Plus frappant encore, environ 46 % de l’augmentation d’1,3 milliard de personnes au cours de la période 2030-2063 sera constituée de jeunes âgés de 15 à 34 ans.
Il est donc certain, au regard de cette structure démographique, que l’enjeu principal pour l’Afrique est donc de parvenir à transformer son immense population de jeunes d’un possible handicap, en un avantage catalyseur pour son développement.
D’autres défis, et non des moindres, sont à relever dans notre marche pour la construction d’une Afrique forte et prospère. Il s’agit notamment de :
1. la stabilité politique du continent car il n’y a pas de progrès possible sans une paix durable ;

2. le renforcement de la qualité des Institutions, de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption qui a été au centre des discussions du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine tenu à Nouakchott en juillet 2018 ;

3. la transformation structurelle des économies africaines, orientée vers la diversification économique et l’industrialisation plus poussées permettant une meilleure insertion dans les chaines de valeurs mondiales. En effet, le poids de l’Afrique dans le commerce mondial ne représente actuellement qu’environ 3 %, en raison, notamment, du grand retard pris en matière d’industrialisation, d'infrastructures et d'intégration.

4- le développement de la recherche et de l’innovation technologique, notamment l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour accélérer et révolutionner les systèmes d’enseignement et de production dans nos économies. Il s’agit là, inéluctablement, d’un raccourci vers le développement que l’Afrique ne peut s’autoriser de rater ;

5- le développement accéléré des infrastructures par la création de synergies efficaces permettant leur financement grâce à des initiatives innovantes. selon le rapport annuel de la Banque Africaine de Développement (BAD), Perspectives économiques en Afrique 2018, le continent doit investir entre 130 et 170 milliards de dollars US par an dans ses infrastructures, alors que les investissements réalisés n'ont atteint que 62 milliards de dollars US en 2016, soit un déficit de 68 à 108 milliards de dollars.

6- le financement de notre développement, sur le long terme, est un obstacle majeur pour l’industrialisation de l’Afrique et traduit l’impératif d’accroître nos ressources internes par le développement accru et rapide de l’épargne.

Ces défis sont le signe que notre optimisme légitime pour une Afrique prospère doit impérativement s’accompagner d’une volonté politique réformatrice forte.

C’est en cela que je voudrais me féliciter des réformes institutionnelles, structurelles et financières mises en œuvre, à la fois par l’UA et par les Etats membres pour assurer à l’Afrique une croissance forte et soutenue, un développement durable. Ces réformes sont également indispensables pour la réalisation des sept (7) grandes aspirations définies par l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

L’Agenda 2063 se veut donc un cadre commun pour une croissance inclusive et une réponse africaine au défi du développement harmonieux et intégré de notre continent pour les cinquante (50) prochaines années.

Il s’impose à cet effet d’« assurer la cohérence et la coordination internes pour les cadres et les plans continentaux, régionaux et nationaux adoptés par l’UA, les Communautés économiques régionales et les Etats membres ». En termes opérationnels, cet Agenda bénéficie de trois niveaux d’exécution - national, régional et continental - dont le succès dépend de l’unité de l’objectif, la transparence, la bonne gouvernance et, surtout, de la capacité d’évaluer les performances et de corriger les insuffisances éventuelles.

C’est pourquoi, je voudrais me féliciter de la nomination de plusieurs Champions pour conduire des missions spécifiques et importantes pour faire concrètement avancer ces dossiers.

Je voudrais relever notamment :

 le Président de la République du Niger, Champion de l’UA pour la Zone de libre-Echange Continentale Africaine (ZLECA) ;

 le Président de la République du Nigeria, Champion de l’UA pour la lutte contre la corruption ;

 le Président de la République du Togo, Champion du marché unique aérien africain ;

 Sa Majesté le Roi Mohamed VI du Maroc, Champion sur la Migration.
C’est le lieu pour moi de saluer le choix porté sur le Président de la République de Côte d’Ivoire par ses Pairs, pour être le Champion continental pour le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063. C’est un insigne honneur pour le peuple ivoirien.

La feuille de route qui soutient ce mandat se décline selon les axes principaux suivants :

• soutenir la vulgarisation et l’appropriation de l'Agenda 2063 avec l'appui du Comité ministériel, notamment en favorisant l'engagement des autres Chefs d'Etats, des Communautés Economiques Régionales, des populations africaines et lors des grandes rencontres internationales ;

• impulser la mise en œuvre des 14 projets phares de l’Agenda 2063, à travers notamment le portage de 3 à 4 grands projets et la proposition de désignation d’autres Champions pour des projets phares en cours de maturation;

• aider à la mobilisation des ressources financières pour le déploiement du cadre de suivi évaluation harmonisé destiné à faciliter la production de rapports conjoints réguliers intégrant l’Agenda de développement durable des Nations Unies (ODD), l’Agenda 2063 et les High five de la BAD, ainsi que la mise en œuvre des projets phares.

Il s’agit incontestablement, par ce mécanisme, d’amplifier les progrès déjà réalisés dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et de son premier plan décennal avec la prise en compte effective de sa synergie avec le Programme de développement durable 2030 des Nations Unies, grâce notamment à :

- une plus forte interaction entre les principaux acteurs impliqués dans le processus de suivi de l’Agenda 2063 ;
- la définition précise des axes de collaboration autour des Agendas 2030 et 2063 ;
- le renforcement des dispositifs de gestion des données statistiques fiables au sein des Etats membres pour le renseignement des indicateurs de suivi ;
- la mise en place de mécanismes innovants et efficients pour accroître les possibilités de financement de l’Agenda 2063, etc.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

Au titre des progrès notables enregistrés dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063, je m’en voudrais de ne pas relever la création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECA), le 21 mars 2018 à Kigali, en vue de permettre à l’Afrique d’exploiter son fort potentiel économique en tirant profit du plus vaste marché économique intégré qu’elle représente.

C’est bien à propos, que le Président de l’AFRXIMBANK a pu déclarer, à l’occasion de l’ouverture de la première édition de la Foire Commerciale Intra-africaine (IATF) tenue au Caire en Egypte, du 11 au 17 décembre 2018, « Today Africa makes history », soulignant que la ZLECA constitue un message fort de l’Afrique au monde.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

L’objectif de la Rencontre de Haut niveau qui nous rassemble, précédée de la réunion des experts est de redynamiser la plateforme de collaboration entre les acteurs clés du cadre de suivi évaluation et préparer le rapport du Champion sur le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063.

Je voudrais en particulier, vous inviter à formuler des recommandations en ce qui concerne, notamment :

 le renforcement de la synergie d’actions au sein du Bureau d’appui au Secrétariat conjoint UA/BAD/CEA y compris avec l’Equipe du Champion ;

 les solutions possibles à la problématique de la disponibilité de données statistiques fiables au sein des Etats membres pour le renseignement des indicateurs de suivi de l’Agenda 2063 ;

 la mobilisation du secteur privé et de la société civile pour la réalisation de l’Agenda 2063 ;

 la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des ressources pour le financement de l’Agenda 2063.

Je note également, que le projet de rapport que le Champion est appelé à présenter à ses Pairs lors du prochain Sommet de l’Union Africaine en février 2019 sera discuté et adopté, à tout le moins dans ses grandes lignes.

A cet égard, je voudrais vous assurer du grand intérêt que le Champion pour le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063 attache au plein accomplissement de la haute mission qui est la sienne par la volonté de ses Pairs.
Je reste convaincu, au regard de la qualité des participants, que vos travaux seront couronnés par le plus franc des succès, avec des recommandations pertinentes, pour le bonheur de nos populations et l’avenir prospère de notre continent.

C’est donc sur cette note positive que je déclare, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Champion de l’Agenda 2063 et de la mise en œuvre de son premier plan décennal, ouverte la Réunion de Haut niveau d’Abidjan sur le suivi de la mise en œuvre de l’Agenda 2063.

Je vous remercie de votre aimable attention !

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