Cérémonie officielle marquant la Journée Internationale de l’Alphabétisation.

Cérémonie officielle marquant la Journée Internationale de l’Alphabétisation.

Cérémonie officielle marquant la Journée Internationale de l’Alphabétisation.

  • Madame la Directrice Générale de l’UNESCO ;
  • Madame le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique représentant Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
  • Madame le Ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique ;
  • Monsieur le Ministre des Sports et des Loisirs, Maire de la Commune de Treichville ;
  • Mesdames les Ministres ;
  • Excellences, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs ;
  • Mesdames, Messieurs les Représentants des Agences du Système des Nations Unies ;
  • Monsieur le Représentant Résident de l’UNESCO ;
  • Madame le Député de la Circonscription de Treichville ;
  • Monsieur le Représentant de la Commission ivoirienne de l’UNESCO ;
  • Vénérables Chefs traditionnels ;
  • Honorables Guides religieux ;
  • Distingués invités ;
  • Chers Amis des Medias 
  • Excellences, Mesdames, Messieurs ;

C’est pour moi un immense privilège et un réel plaisir de présider, au nom du Président de la République, Son Excellence Alassane OUATTARA, cette cérémonie solennelle marquant la célébration  de la 51ème Journée Internationale de l’Alphabétisation (JIA_2017) en Côte d’Ivoire.

Ma joie est d’autant grande que notre pays a l’immense privilège d’accueillir, pour la présente édition, Madame Irina BOKOVA, Directrice Générale de l’UNESCO.

Madame la Directrice Générale, je voudrais, au nom du Président de la République, vous souhaiter le traditionnel Akwaba, c’est-à-dire la cordiale bienvenue à Abidjan.

Votre présence distinguée aux côtés du Gouvernement ivoirien traduit, s’il en était encore besoin, le ferme engagement de l’Institution que vous dirigez à relever le défi de permettre à des millions d’adultes à travers le monde d’être alphabétisés.

Nous y voyons, en outre, une autre marque de soutien et d’encouragement de l’UNESCO aux actions de notre pays pour promouvoir « l’Alphabétisation pour tous comme un atout pour un développement durable en Côte d’Ivoire », conformément au thème retenu cette année par notre pays.

Je saisis cette occasion pour saluer, au moment où vous arrivez au terme de votre mandat à la tête de l’organisation,  votre engagement personnel, ainsi que les actions de l’UNESCO pour la promotion de l’Education, de la Culture et de la Paix à travers le monde et en Côte d’Ivoire.

Je salue aussi en vous, Madame Irina BOKOVA, une grande amie de la Côte d’Ivoire, en attendant que la voix plus autorisée de SEM. Alassane OUATTARA, Président de la République, vous le traduise solennellement tout à l’heure.

J’adresse mes très chaleureuses salutations à toutes les autorités (Membres du Gouvernement, Ambassadeurs, Représentants des agences du Système des Nations Unies, Elus, Chefs traditionnels et religieux,…) qui ont accepté de rehausser de leur présence chaleureuse cette belle cérémonie.

Je ne saurais oublier de faire mention de tous les acteurs institutionnels, des Partenaires Techniques et Financiers, des ONGs et de toutes les bonnes volontés qui se dévouent pour réaliser, relayer ou appuyer la mise en œuvre du Plan Stratégique de la Politique d’Alphabétisation en Côte d’Ivoire.

  • Excellences, Mesdames, Messieurs ;

Selon les données de l’Institut de Statistique de l’UNESCO, ce sont à travers le monde, environ 264 millions d’enfants qui ne savent ni lire, ni compter. Au niveau des personnes âgées de plus de 15 ans, l’on compte plus de 750 millions d’analphabètes (758 millions précisément), dont deux tiers de femmes ; c’est-à-dire autant de personnes qui sont handicapées dans leur plein épanouissement  personnel, économique, social et culturel.

En Côte d’Ivoire, le taux d’analphabétisme général de nos concitoyens, qui était de 51% en 2002 est passé à

à 43,8% en 2015, pour se situer en 2017 à 43,1%.

Conscient de l’ampleur du phénomène d’analphabétisme et de son caractère fort inhibant pour le développement, surtout si on le met en lien avec le taux de croissance démographique (environ 2,5% en 2016) et les difficultés à scolariser chaque année tous les enfants en âge de l’être, le Gouvernement entend relever le défi de réduire drastiquement ce taux, pour le faire passer à 20% d’ici à  2020.

De fait, l’analphabétisme est un véritable handicap et une sorte de barrière étanche qui isole la personne concernée de la société et du reste du monde.

« Quand on ne sait ni lire, ni écrire, le monde se rétrécit » ! Ces paroles sont d’un certain Gérard Louviot, un français demeuré illettré jusqu’à ses 35 ans, qui a trouvé la force de surmonter son handicap.

Je l’indiquais déjà lors de la commémoration de la Journée Internationale de l’Alphabétisation en 2015,  l’éducation des enfants de 06 à 16 ans et l’alphabétisation sont comme les « deux pieds » d’un pays qui lui permettent de marcher résolument et rapidement vers le développement.

C’est dans ce sens que le thème retenu cette année en Côte d’Ivoire révèle toute sa pertinence.

En effet, donner l’opportunité à une personne de savoir lire, écrire et compter, c’est  lui permettre de jouer pleinement son rôle de citoyen, d’avoir accès au marché du travail et d’exercer son activité avec efficacité et d’accroître ses revenus.

Par le processus d’alphabétisation, ce sont donc des milliers de personnes défavorisées par l’ignorance, qui peuvent étendre leur univers et se doter d’aptitudes pour leur développement personnel, et également pour contribuer davantage au développement de leurs familles, de leurs espaces communautaires et de leur pays.

Par exemple, une mère qui est alphabétisée est mieux outillée pour prendre soin de la santé et suivre l’éducation de ses enfants.

De même, par les aptitudes que confère l’alphabétisation, les femmes et les filles sont à même de libérer leur plein potentiel et de s’intégrer plus efficacement dans la société et dans le circuit économique pour leur autonomisation.

Par l’éducation, les jeunes, les adultes, les groupes défavorisés et vulnérables peuvent accéder aux connaissances et acquérir les compétences appropriées pour accéder à un emploi ou pour actionner leur génie inventif.

Ainsi, l’éducation et l’alphabétisation sont de puissants facteurs de lutte contre la marginalisation et, partant, d’inclusion sociale. Ils constituent des moyens efficaces de réduction de la pauvreté, des inégalités sociales et, en particulier, des inégalités entre les sexes. De même, ils favorisent l’autonomisation des individus et des familles, ainsi que l’amélioration de leur qualité de vie.

C’est dans ce sens que l’éducation et l’alphabétisation peuvent être des accélérateurs de progrès communautaires, de changements sociaux globaux et donc, de développement durable.

L’on comprend, dès lors, pourquoi l’éducation et l’alphabétisation s’inscrivent en bonne place dans le Programme de Développement Durable à l’horizon 2030, et plus précisément, dans l’objectif 4 des Objectifs de Développement Durable (ODD), à savoir « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».

En ce qui concerne spécifiquement l’alphabétisation, il s’agit « de veiller à ce que d’ici à 2030, tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter ».

A cet égard, l’une des stratégies pour renforcer l’efficacité des initiatives en matière d’alphabétisation devrait être de mettre particulièrement l’accent sur l’alphabétisation fonctionnelle, qui s’adapte aux besoins spécifiques du jeune ou de l’adulte. Il s’agit de leur donner la possibilité d’utiliser l’écriture, la lecture et le calcul pour renforcer leurs connaissances dans leur domaine d’activité et, partant, d’accroître leur productivité.

L’autre voie à renforcer davantage, surtout dans les zones rurales, est de soutenir davantage des programmes qui visent à alphabétiser les citoyens dans leur langue maternelle, de façon à leur permettre de savoir au moins compter et calculer dans leur langue maternelle.

Enfin, le numérique devra trouver toute sa place dans les méthodes et techniques d’alphabétisation. Dans ce cadre, l’alphabétisation par les Technologies de l’Information et de la Communication (TICs) demeure un axe d’apprentissage  essentiel pour toucher davantage de cibles. Par exemple, l’engouement que suscitent les outils comme les smartphones et les tablettes pourrait, avec des applications utiles, être mis à profit pour renforcer et faciliter les enseignements.

En intégrant ce paradigme d’action, nous serons bien en phase avec le thème de l’UNESCO pour cette Journée, à savoir « l’Alphabétisation dans un monde numérique ».

  • Excellences, Mesdames, Messieurs ;

Qu’il me soit permis de renouveler nos félicitations à Madame la Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle pour les efforts constants que son département ministériel déploie en faveur de l'Ecole Pour Tous (EPT), ainsi que pour la mise en œuvre de la politique de scolarisation obligatoire des enfants de 6 à 16 ans ; le tout s’articulant de manière pertinente avec le Plan Stratégique de l’Alphabétisation et de l’Education Non Formelle en Côte d’Ivoire, conçu depuis 2015.

Nous vous encourageons donc, après la phase pilote de ce plan stratégique, à accélérer le passage à la phase de généralisation de la lutte contre l’analphabétisme, avec l’appui de tous.

Je note aussi que la Banque Mondiale nous a confirmé être fortement intéressée par cet important dossier.

Je saisis aussi cette occasion pour renouveler, au nom Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA, les vifs  remerciements de notre pays à l’ensemble de nos partenaires techniques et financiers, pour leurs appuis inestimables. Je leur lance un appel pressant pour qu’ils restent activement mobilisés en faveur l’alphabétisation en Côte d’Ivoire.

Enfin, j’invite les femmes et hommes, jeunes ou adultes concernés, à saisir les opportunités qui s’offrent à eux pour acquérir les bases fondamentales de la lecture et de l’écriture, en vue de bénéficier pleinement des bienfaits du savoir, pour leur plein épanouissement et pour un développement durable de notre pays.

Vive l’alphabétisation ! 

Vive l’UNESCO !

Vive la Côte d’Ivoire !

Je vous remercie de votre aimable attention.

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