Lancement du rapport de l’Examen Stratégique Faim Zéro et de la feuille de route pour l’élimination de la faim et de la malnutrition en Côte d’Ivoire. Discours du Vice-Président de la République

Lancement du rapport de  l’Examen Stratégique Faim Zéro et  de la feuille de route pour l’élimination de la faim et de la malnutrition en Côte d’Ivoire. Discours du Vice-Président de la République

Lancement du rapport de l’Examen Stratégique Faim Zéro et de la feuille de route pour l’élimination de la faim et de la malnutrition en Côte d’Ivoire. Discours du Vice-Président de la République

 Monsieur le Président du Conseil Economique, Social et environnemental ;

 Monsieur l’Inspecteur Général d’Etat ;

 Madame la Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Représentant le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Monsieur Amadou Gon COULIBALY;

 Monsieur le Ministre, Gouverneur du District d’Abidjan ;

 Mesdames, Messieurs les Ministres ;

 Excellences, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, membres du Corps Diplomatique;

 Monsieur le Sous-Directeur Exécutif du PAM, représentant le Directeur exécutif du PAM ;

 Monsieur le Représentant Résident représentant le Directeur Général de la FAO ;

 Monsieur le Représentant du Président de la Banque Africaine de Développement ;

 Monsieur le Représentant du Directeur du Centre d’Excellence de lutte contre la Faim du Brésil ;

 Monsieur Directeur Régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ;

 Monsieur le Coordonnateur Résident des activités opérationnelles du Système des Nations Unies en Côte d'Ivoire et Coordonnateur Humanitaire ;

 Monsieur le Représentant Résident de l’UNICEF, Chef de File des Partenaires Techniques et financiers pour la Nutrition ;
 Monsieur le Représentant de la Banque Mondiale ;

 Monsieur le Représentant de la Commission Européenne ;

 Messieurs les Préfets de Région ;

 Mesdames, Messieurs les Représentants du Secteur Privé;

 Mesdames, Messieurs les Représentants du milieu académique et de la recherche;

 Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations de la Société Civile Nationale et Internationale ;

 Honorables Chefs Coutumiers;

 Vénérables Dignitaires Religieux ;

 Honorables invités ;

 Chers amis des médias ;

 Excellences, Mesdames, Messieurs ;


Je voudrais au nom du Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA, et au nom du Gouvernement ivoirien, vous exprimer nos chaleureuses salutations et souhaiter à chacune et à chacun des participants, la cordiale bienvenue à cette cérémonie de lancement du rapport de l’Examen Stratégique Faim Zéro et de la feuille de route pour l’élimination de la faim et de la malnutrition en Côte d’Ivoire.

Je voudrais également vous exprimer nos vifs remerciements pour votre présence très distinguée à cette importante cérémonie.

Permettez-moi de remercier particulièrement Monsieur le représentant du Directeur du Centre d’Excellence de la lutte contre la faim du Brésil, qui nous fait l’amitié de nous accompagner à cette importante cérémonie. Veuillez traduire toute notre gratitude à Monsieur Daniel BALABAN, Directeur du Centre d’Excellence de la lutte contre la faim du Brésil pour sa grande disponibilité lors de la mission d’étude et de partage d’expériences de haut niveau que j’ai conduite au mois de décembre 2017, au Brésil. Cette mission nous a permis de mieux comprendre le modèle brésilien « Faim Zéro ».

Je saisis cette heureuse occasion pour exprimer encore une fois, toute notre gratitude au Directeur Régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour l’accompagnement de son institution dans le processus national de l’Examen Stratégique Faim Zéro et lors de notre mission au Brésil. Mes salutations distinguées au Directeur Exécutif adjoint ici présent, M. MANOJ JUNEGA.

J’associe à ces remerciements le Directeur Général de la FAO, Monsieur José Graziano da Silva, qui bien qu’empêché, a tenu à nous manifester son soutien à travers l’enregistrement vidéo qui nous a été présentée tout à l’heure.

Nos très vifs remerciements s’adressent à l’ensemble des Partenaires Techniques et Financiers et aux donateurs dont je salue à nouveau la présence et l’action particulière dans le domaine de la lutte contre la faim et la malnutrition, à savoir l’0DD2. Je cite notamment :

 le Coordonnateur Résident des activités opérationnelles du Système des Nations Unies en Côte d'Ivoire et Coordonnateur Humanitaire ;

 le Représentant Résident de l’UNICEF, Chef de file des Partenaires Techniques et Financiers pour la nutrition ;
 le Représentant Résident de la FAO ;

 l’ensemble de nos partenaires multilatéraux, régionaux et bilatéraux ;

 les Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales.

Je salue également les représentants de toutes les parties prenantes engagées dans la lutte contre la faim et la malnutrition qui siègent au sein du Conseil National pour la Nutrition. Je cite, outre les représentants du Gouvernement, ceux du secteur privé, de la société civile et du milieu de la recherche.

Mesdames et Messieurs, Distingués invités.

Votre présence témoigne de votre engagement constant à faire avancer l’agenda mondial en matière de faim, de malnutrition et de développement du capital humain.
Comme chacun le sait, dès son accession à la magistrature suprême de notre pays, S.E.M Alassane OUATTARA a engagé la mise en œuvre de sa Grande Ambition qui est de "faire de la Cote d’Ivoire un Pays émergent à l’horizon 2020" à travers notamment la transformation structurelle de l’économie et l’investissement accru dans le capital humain. La bonne réalisation du PND 2012/2015 d’un montant de 11 076 milliards de FCFA (soit 22 milliards de dollars) a permis de relancer la croissance économique à un taux moyen de 9% sur ladite période.

Fort des acquis déjà réalisés, le Gouvernement ivoirien s’est engagé dans la transformation structurelle de l’économie avec la mise en œuvre d’un ambitieux Plan National de Développement (PND) 2016-2020, évalué à près de 30.000 milliards de FCFA (60 milliards USD).

Outre l’accélération de la transformation structurelle de notre économie, ce plan vise à renforcer la dimension inclusive de la croissance, notamment à travers la construction d’infrastructures sociales de base, la création massive d’emplois, la mise en œuvre de la Couverture Maladie Universelle.

Ce plan est adossé à un important portefeuille de projets d’investissements privés ou publics-privés structurants, couvrant des secteurs porteurs et rentables, évalué à près de 30.000 milliards de FCFA (plus de 176 milliards de Real Brésilien). Le financement est attendu du secteur privé national et international, à concurrence de 62,5%.
L’une des priorités du Président de la République et du Gouvernement ivoirien est de rendre la croissance économique de plus en plus inclusive en vue de réduire significativement le niveau de pauvreté dans la population, d’accélérer le développement social et humain, et de réaliser une prospérité de plus en plus partagée.

La faim et la malnutrition sont aujourd’hui au cœur de la problématique de la lutte contre l’extrême pauvreté et de la promotion de la prospérité partagée, en tant que dimension importante du développement social et humain.

A cet effet, le Gouvernement de Côte d’Ivoire a créé le Conseil National pour la Nutrition (CNN) en juillet 2014, plateforme multisectorielle multi acteurs, pour une convergence des politiques et des initiatives opérationnelles dans une synergie d’actions en vue d’une meilleure valorisation des acquis tangibles des politiques sectorielles mises en œuvre par le Gouvernement.

En matière de lutte contre la malnutrition, le Gouvernement s’est doté d’un Plan National multisectoriel de Nutrition, PNMN 2016-2020, qui vise à « garantir à l’ensemble de la population un statut nutritionnel optimal en vue d’améliorer son bien-être et de soutenir durablement une croissance inclusive et le développement du pays », avec un accent particulier sur la vulnérabilité. La mobilisation des ressources pour le financement de ce Plan d’un coût global de 266,6 milliards de FCFA soit 470 millions de dollars US, a été faite au cours d’une table ronde organisée en septembre 2016. L’Etat de Côte d’Ivoire contribue à hauteur de 15% de ce coût global.

Les acquis déjà obtenus font de notre pays un modèle de gouvernance en matière de nutrition pour les pays SUN et pour les pays de l’Union Africaine, en témoigne la dernière réunion de haut niveau du mouvement mondial SUN qui s’est tenue pour la première fois en Afrique, du 07 au 09 novembre 2017 à Abidjan.

Les effets positifs de cet engagement au plus haut niveau institutionnel pour la nutrition, sont ressentis à travers l’amélioration du niveau des indicateurs nutritionnels (malnutrition chronique, allaitement exclusif, insuffisance pondérale). Ces indicateurs présentent une bonne tendance en vue d’atteindre des cibles fixés par l’OMS d’ici 2025. Cependant, la carence en micronutriments encore appelée « faim cachée » notamment celle de l’anémie des femmes en âge de procréer a connu une hausse passant de 54% en 2012 à 66% en 2016, compromettant ainsi les efforts de supplémentation en fer réalisés à ce jour. Par ailleurs, la mise en œuvre effective du PNMN 2016-2020, outil important pour l’atteinte de l’ODD2 nécessite la confirmation des engagements financiers des Partenaires de la nutrition qui présente un gap en termes de bilan actuel.

Le caractère multisectoriel de la lutte contre la malnutrition y compris la lutte contre la faim implique des investissements majeurs dans l’ensemble des secteurs clés, notamment la santé, l’agriculture, les ressources animales et halieutiques, l’éducation de base notamment, celle de la jeune fille, l’autonomisation de la femme, la protection sociale, l’eau, l’hygiène, l’assainissement et l’électricité.

Dans le domaine de l’agriculture, malgré une disponibilité alimentaire globalement satisfaisante au plan national, l’accès aux aliments constitue la principale cause d’insécurité alimentaire qui touche environ 13% des ménages ruraux. La disponibilité dans le temps des denrées alimentaires reste quant à elle, tributaire des effets du changement climatique, des faibles capacités de conservation et de transformation des produits, avec des pertes post récolte et post capture variant de 30% à 40%.
Le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) II 2020-2025 d’un montant de 21,6 milliards de dollars, après celui du PNIA I 2012-2016 d’un montant de 4 milliards de dollars, vise à accroître l’offre alimentaire et sa disponibilité en toute saison et en tout lieu. L’accès des femmes et des jeunes au système de production à travers la sécurisation foncière devrait contribuer à renforcer leur autonomie tout en améliorant l’offre de production vivrière et animale.

Dans le domaine de l’accès à l’eau potable et de l’assainissement, des progrès appréciables sont également enregistrés depuis 2012. La proportion de la population ayant accès de façon durable à une source d’eau potable est passée de 61% en 2012 à 82,5% en 2015 grâce à d’importants investissements. En ce qui concerne l’assainissement, cet indicateur devrait passer de 57% à 81% de la population, et de 36,9% à 40% en milieu rural, sur la même période.

Dans les domaines de la santé et de la protection sociale, le Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA, a décidé de faire de la Couverture Maladie Universelle (CMU) un axe majeur de la Politique Gouvernementale en vue de permettre à tous les ivoiriens d‘avoir accès aux soins médicaux. L’objectif est d’atteindre un ratio de sécurité sociale à hauteur de 30% à l’horizon 2020. Cette politique de sécurité sociale est renforcée par celle de la gratuité des soins de santé pour les couches les plus vulnérables.

En matière de lutte contre la pauvreté, le Gouvernement entreprend d’importantes actions notamment la mise en place de filets sociaux (transfert monétaire) et le projet « une école une cantine ».

D’importants investissements ont par ailleurs été réalisés pour mettre à niveau le système de santé, aux plans des infrastructures, des équipements techniques, des ressources humaines et des moyens d’exploitation.

Dans le secteur de l’électricité, l’objectif est d’électrifier tous les villages de plus de 500 habitants d’ici fin 2019.

D’autres domaines ayant une incidence sur l’état nutritionnel de la population et la faim sont également pris en compte. Je voudrais mentionner notamment la lutte contre le changement climatique, la recherche agronomique, le dividende démographique, l’autonomisation des femmes, et de façon plus générale la lutte contre la pauvreté, la prévention des conflits et la bonne gouvernance.

Excellences, Mesdames et Messieurs, distingués invités.

En tant que facilitateur de l’initiative Faim Zéro dans lequel s’est engagée la Côte d’Ivoire, je puis vous assurer que le Gouvernement ivoirien ne ménage aucun effort pour la lutte contre la faim et la malnutrition de sa population.

Ainsi, dans le souci d’atteindre à l’horizon 2030 l’Objectif de Développement Durable 2 (ODD2) visant à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable, le Gouvernement a conduit l’Examen Stratégique Faim Zéro (ESFZ) et s’est doté d’une feuille de route. Elle est le fruit d’un processus élargi de consultations impliquant les départements Ministériels concernés, le secteur privé, la société civile, les Partenaires Techniques et Financiers ainsi que le milieu académique et de la recherche, dans une approche participative et inclusive.

En vue de renforcer les efforts nationaux pour l’élimination de la faim et de la malnutrition d’ici 2030, (i) les politiques, plans et programmes sectoriels existants en matière de sécurité alimentaire et de nutrition ont été analysés ; (ii) les gaps dans la mise en œuvre de ces politiques, plans et programmes pour la réalisation de l’ODD2 ont été identifiés ; (iii) des recommandations générales et sectorielles ont été formulées. Les enjeux transversaux de la sécurité alimentaire et de la nutrition, tels que l’égalité et l’équité des genres, la situation particulière des populations les plus vulnérables, ainsi que les questions relatives à l’environnement et au dividende démographique ont été pris en compte. La Côte d’Ivoire dispose aujourd’hui de fondements solides pour accélérer la lutte contre la faim et la malnutrition.

Le Centre d’Excellence Régional contre la faim qu’abritera la Côte d’Ivoire sera un important levier pour aller de l’avant dans le cadre de la lutte contre la faim et la malnutrition dans le pays. Cela permettra également d’impulser la dynamique de cette lutte aux pays voisins vu la place qu’occupe la Côte d’Ivoire dans l’économie de la sous-région.

Je voudrais féliciter tous les acteurs qui ont contribué à l’élaboration de la feuille de route: les membres du Gouvernement, les réseaux des parties prenantes, le Secrétariat Technique Permanent (STP) et la Cellule d’Analyse des Politiques Economiques du Cires (CAPEC).

Je voudrais donc inviter tous les partenaires ici présents ainsi que le secteur privé à soutenir les efforts du Gouvernement à travers des appuis financiers, techniques et des partenariats économiques rentables, pour la mise en œuvre de cette feuille de route.

Je voudrais, donc au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA et du Gouvernement, réitérer nos sincères remerciements et notre gratitude à toutes et tous pour votre grand intérêt pour la lutte contre la faim et la malnutrition.

Sur ces mots, je déclare, au nom du Président de la République, officiellement lancée la feuille de route pour l’élimination de la faim et de la malnutrition en Côte d’Ivoire.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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