DISCOURS DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, A L'OCCASION DE LA CEREMONIE DE LANCEMENT DU PROJET « LA ROUTE DE L’ESCLAVE » EN CÖTE D'IVOIRE.

DISCOURS DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, A L'OCCASION DE LA CEREMONIE DE LANCEMENT DU PROJET « LA ROUTE DE L’ESCLAVE » EN CÖTE D'IVOIRE.

DISCOURS DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, A L’OCCASION DE LA CEREMONIE DE LANCEMENT DU PROJET « LA ROUTE DE L’ESCLAVE » EN CÖTE D’IVOIRE.

Son Excellence Monsieur le Président NICEPHORE Soglo ;

Madame la Grande Chancelière de la République de Côte d’Ivoire ;

Monsieur le Président de la Chambre des Rois et Chefs traditionnels de Côte d’Ivoire ;

Monsieur le Ministre de la Culture et de la Francophonie ;

Monsieur le Ministre du Tourisme ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Membres du Corps Diplomatique ;

Monsieur le Coordonnateur du Système des Nations-Unies ;

Mesdames et Messieurs les Représentants des Agences du Systèmes des Nations Unies ;

Mesdames et Messieurs  les Représentants des Ministères en charge de la Culture des Pays frères du Bénin et du Sénégal ;

Mesdames et Messieurs les Représentants des partenaires Techniques et Financiers ;

Mesdames et Messieurs  les autorités Préfectorales ;

Mesdames et Messieurs  les Membres de l’Association des Régions et Districts de Côte d’Ivoire  (ARDCI) ;

Mesdames et Messieurs  les Membres l’Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI) ;

Mesdames et Messieurs les Elus, Députés, Présidents de Conseils Régionaux et Maires ;

Professeur ELIKIA M’BOKOLO ;

Monsieur LILIAN-THURAM ;

Mesdames et Messieurs les Présidents d’Universités et les Enseignants-Chercheurs ;

Honorables Chefs Traditionnels, avec une mention spéciale pour ceux des régions Dida, Bété, Tagbana, Djimini, Wan, Gouro ;

Vénérables Chefs religieux ;

Mesdames et Messieurs les représentants des Africains Américains des Etats-Unis, originaires de Côte d’Ivoire ;

Mesdames et Messieurs les représentants de la communauté Antillaise vivant en Côte d’Ivoire ;

Honorables invités ;

Chers amis des Médias ;

Mesdames et Messieurs ;

C’est pour moi un insigne honneur de représenter SEM. Alassane OUATTARA, Président de la République, à cette cérémonie de lancement du projet dit  « LA ROUTE DE L’ESCLAVE », ici, dans ce  village de Kanga-Gnianzé.

Ce projet s’inscrit, comme cela a déjà été précisé par certains des intervenants précédents, dans le prolongement du projet international adopté en 1993 par la Conférence générale de l’UNESCO, suite à une résolution introduite par Haïti et le Bénin, avec le soutien de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), devenue aujourd’hui l’Union Africaine.

Cette initiative vise à inscrire le devoir de mémoire sur la traite  négrière et l’esclavage dans l’agenda mondial, tout en suscitant une appropriation de celui-ci par les Etats et, à l’intérieur des Etats, par les Gouvernements, les autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses, par les intellectuels et les universitaires, etc.

C’est ainsi qu’elle a été lancée en 1994 par l’UNESCO, à Ouidah dans la République sœur du Bénin, sur le triptyque : RESISTANCE – LIBERTE – HERITAGE.

Je crois donc pouvoir dire, Excellences, Mesdames et Messieurs,  que l’événement qui nous réunit ce jour est, sans nul doute, un événement historique, qui permettra à la Côte d’Ivoire d’instituer, à son tour, des lieux de mémoire d’un passé douloureux pour bon nombre d’africains.

Oui, la nécessité du souvenir de la traite des esclaves s’impose aux dirigeants et aux peuples des pays concernés, non dans une logique de ressentiment ou de vengeance, mais pour préserver la mémoire historique d’une tragédie sans nom. Ce devoir de mémoire est, en fait, un processus de résilience individuel et collectif face à ce drame innommable  dans l’histoire de l’humanité, qui doit permettre aux peuples affectés de se reconstruire. Comme l’a précisé Marcus Miller, porte-parole du projet LA ROUTE DE L’ESCLAVE, et je le cite : «Ma Chanson, ‘la Porte du Non-Retour’, est un chant de douleur et de souffrance, mais aussi de transcendance et de progrès.» FIN DE CITATION.

A travers le programme de mise en valeur des sites et lieux ayant servi à la traite et à l’esclavage des Noirs, il s’agit donc de rétablir la vérité de l’histoire, réhabiliter notre patrimoine socio-culturel en lien avec la traite des esclaves, pour en faire une force et non plus un passé handicapant.

Vous me permettrez donc, en cet instant mémorable, de souhaiter le traditionnel AKWABA, c’est-à-dire la cordiale bienvenue à tous nos hôtes, et particulièrement à ceux de la diaspora qui nous sont venus de si loin, mais qui nous sont si proches par le cœur.

Je voudrais, de façon toute particulière, exprimer notre très profonde gratitude à Son Excellence Monsieur le Président Nicéphore SOGLO, dont le mandat présidentiel en République sœur du Bénin, a vu croître et se développer le projet qui nous rassemble.

Monsieur le Président, je tiens, au nom du Président Alassane OUATTARA, à vous rendre l’hommage que mérite votre engagement personnel dans la concrétisation du projet «LA ROUTE DE L’ESCLAVE » au Bénin, et également vos encouragements et vos conseils dans la mise en œuvre en Côte d’Ivoire dudit projet.  Il était donc tout à fait naturel que vous soyez la personnalité d’honneur et le témoin privilégié de la cérémonie de lancement de ce jour.

Je me félicite de la participation et de l’appui de l’UNESCO dont la Directrice Générale, Madame Irina BOKOVA est ici représentée par Monsieur YDO Yao, Directeur Régional Afrique de l’Ouest.

Je remercie le gouvernement du pays frère du Sénégal, qui s’est associé à cet événement, notamment en se faisant représenter par une délégation du Ministère de la Culture et de la Communication du Sénégal, conduite par Monsieur Rémi SAGNA, Directeur de Cabinet.

Je ne saurais oublier de faire une adresse à l’endroit des Ambassadeurs et Membres du Corps Diplomatique, ainsi qu’au Coordonnateur du Système des Nations-Unies et à tous nos partenaires techniques et financiers (PTF) ici présents.

Je me réjouis aussi de la présence distinguée du Professeur ELIKIA M’BOKOLO, historien, spécialiste de l’histoire sociale, politique et intellectuelle de l’Afrique, dont l’émission « Mémoire d’un continent » perpétue la pédagogie de la quête inlassable de l’appropriation de notre histoire, de notre culture et de notre identité.

Vous me permettrez de saluer très chaleureusement et de façon particulière la présence de Monsieur LILIAN-THURAM, Champion du Monde et Champion d’Europe de football, grand homme de culture dont la notoriété acquise dans le domaine du football, trouve un parfait relais dans le combat qu’il mène au quotidien pour assurer la dignité de l’homme noir.

Je voudrais, bien entendu, prolonger ma gratitude à l’endroit de la diaspora afro-américaine et afro-antillaise, avec laquelle nous sommes indéfectiblement unis pour transcender les douleurs du passé et, surtout, vivre ensemble dans un monde juste, défini par un humanisme débordant.

Au titre des personnalités ivoiriennes, je tiens à saluer les Présidents d’Institutions ici présents ou représentés, avec une mention spéciale pour Madame Henriette DAGRI-DIABATE, Grande Chancelière, historienne émérite, qui rehausse cette cérémonie d’un charme tout particulier. Je salue aussi avec déférence Sa Majesté AMON-TANOE, Président de la Chambre des Rois et Chefs traditionnels de Côte d’Ivoire.

Qu’il me soit également permis d’adresser mes remerciements sincères et appuyés aux Autorités Politiques, Administratives, coutumières et religieuses la Région de l’Agnéby-Tiassa, non seulement pour leur mobilisation autour de cet événement, mais également pour la chaleur de l’accueil qu’elles ont bien voulu nous réserver.

Je me réjouis, enfin, de la participation massive des Faîtières d’Elus, des Autorités politiques, Administratives et coutumières venues d’autres Régions de notre pays,  des universitaires, des chercheurs, des femmes et hommes du monde de la Culture, du secteur du Tourisme, de la Presse, ainsi que des élèves et étudiants.

Chers Parents de Tiassalé ;

Nous voudrions saisir l’occasion de notre passage dans cette localité pour traduire de nouveau, au nom du Président de la République et du Gouvernement, nos condoléances les plus attristées aux familles des victimes décédées lors des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région. Nous souhaitons un prompt rétablissement aux personnes blessées et adressons notre compassion à celles dont les habitations se sont effondrées.

Comme vous le savez, face à ces sinistres, le Président de la République  a mis en mission auprès de vous Madame la Ministre en charge de la Solidarité, afin de vous apporter son réconfort personnel et celui du Gouvernement. Ce soutien s’est également traduit par la remise de dons en espèces et aussi en vivres et non vivres aux personnes sinistrées.  Encore Yako à vous tous !

Honorables invités ;

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

Je dis ma fierté et mes félicitations appuyées à Monsieur Maurice BANDAMAN, Ministre de la Culture et de la Francophonie et à Monsieur Siandou FOFANA, Ministre du Tourisme pour leur ferme détermination et leur engagement soutenu à la mise en œuvre et à la réussite du projet « LA ROUTE DE L’ESCLAVE ». Ce projet, disons-le, est soutenu au plus haut sommet de l’Etat par le Président de la République de Côte d’Ivoire Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, et mis en œuvre par le Premier Ministre et l’ensemble des membres du Gouvernement.

En décidant de lancer à Kanga-Gnanzié, le projet « LA ROUTE DE L’ESCLAVE », l’Etat de Côte d’Ivoire n’a point voulu être nostalgique d’un passé triste, douloureux et déshumanisant, et laisser pour la postérité, les affres et les carcans qui nous plongeraient dans l’amertume et même la révolte.

Non ! Il s’agit au contraire, pour l’Etat de Côte d’Ivoire, de contribuer à la Culture de la Paix, en favorisant la réflexion sur le pluralisme culturel, le dialogue interculturel et la construction des nouvelles identités et citoyennetés.

En effet, l’ignorance ou l’occultation d’événements historiques majeurs constitue un obstacle à la compréhension mutuelle, à la réconciliation et l’enrichissante coopération entre les peuples.

Honorables invités ;

Excellences, Mesdames et Messieurs ;

La Côte d’Ivoire a toujours choisi de faire de la Paix sa seconde religion. L’inspirateur de cette belle pensée et de cette philosophie est le Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, premier Président et bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne. Il aimait d’ailleurs à répéter que « la paix n’est pas un vain mot ; c’est un comportement ».

La Côte d’Ivoire a donc décidé de contribuer de façon notable au rapprochement des peuples et d’y travailler afin que la paix et la cohésion sociale, cimentent les rapports entre les hommes de tous les continents. Tel est pour nous le fondement et le sens que nous attachons à ce projet intégrateur de « LA ROUTE DE L’ESCLAVE ».

Le lancement de ce projet ici à Kanga-Gnanzié, est indissociable de l’amélioration du cadre de vie des habitants de ce village et de cette région. Oui ! La construction d’infrastructures à but pédagogique et éducatif, scientifique et touristique, comme le musée et la maison du patrimoine, traceront le nouveau circuit de l’histoire de la mémoire dont a besoin l’homme en quête de son passé, pour comprendre son présent, et pour mieux envisager son avenir.

J’invite donc toutes les populations de cette région à s’approprier ce projet de grande envergure et de le considérer comme un patrimoine hautement culturel dont la portée pourrait accroître la visibilité de ce beau village et de cette belle région de l’AGNEBY-TIASSA.

Avec l’appui de l’ensemble des Chefs et des autorités coutumières que je salue encore, je voudrais renouveler ma gratitude et ma reconnaissance à tous nos hôtes, à nos frères et sœurs qui ont bien voulu nous accompagner dans la mise en œuvre du projet de « LA ROUTE DE L’ESCLAVE ».

C’est en nous rappelant l’histoire, pour triste et douloureuse qu’elle ait été, et en la transcendant, que l’humanité pourra comprendre et être sensible à la portée significative de notre option préférentielle pour le pardon, la solidarité et l’amour du prochain.

Puissent ces valeurs fortes guider et embellir notre quotidien !

 

Je vous remercie de votre aimable attention.

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