
District Autonome des Savanes
La Région des Savanes puis District Autonome des Savanes, se situe au nord de la Côte d’Ivoire, proche du Mali et du Burkina Faso. Son chef-lieu est la ville de Korhogo. Il y règne un climat chaud et sec avec l’Harmattan en janvier et février. Il est peuplé pour l’essentiel de Malinkés et de Sénoufos avec également une minorité de bergers Peuls. Dans toute la région, la musique du balafon et celle de la kora accompagnent la plupart des cérémonies, notamment les funérailles. Il jouxte le District Autonome du Denguélé dont la ville principale est Odienné ainsi que le Mali et le Burkina Faso. La richesse de la région est essentiellement agricole, notamment par la production de coton, destinée à l’exportation.
Korhogo, le Chef-lieu du District Autonome des Savanes, est le cœur et le cerveau de ce pays sénoufo tant réputé pour son système social très élaboré, pour ses rites, ses danses et son artisanat, un des plus riches du pays. Après des années de léthargie forcée, Korhogo, chef-lieu de la région du Poro, dont le nom signifie « héritage » en langue sénoufo, est la plus grande ville dans le Nord.
Partis du delta interne du Niger, à la recherche de bonnes terres, les Sénoufos seraient arrivés aux environs du premier millénaire dans la région où ils résident actuellement.
Korhogo aurait été fondée au XVIIIe siècle par Nanguin Soro, un chef de tribu, chassé du royaume mandé de Kong. Protégée des incursions guerrières par le Bandama Blanc, elle devint alors la capitale du Kiembam, un sous-groupe sénoufo et le siège de la plus importante chefferie sénoufo.
Comme tout le Nord, la région peut revêtir deux aspects totalement différents selon la période de l’année. Dès les premières pluies, elle explose de verdure, non seulement parce que le Sénoufo tire parti du moindre lopin de terre, mais aussi parce qu’entre les cultures se répand une herbe épaisse, grasse, haute, qui accroche le moindre rayon de soleil et s’inonde d’une lumière mouvante sous l’effet de la brise. Vers décembre, tout change. Les feux de brousse s’allument, l’herbe sèche flambe. Depuis Ferkessédougou jusqu’à Boundiali, la route goudronnée permet au voyageur de bien comprendre ce pays sénoufo, jamais monotone grâce à un relief ondulé et à différents cours d’eau. Parmi ceux-ci, le Bandama, qui n’a pas encore ici l’apparence d’un grand fleuve, mais plutôt d’une modeste rivière, ou la Bagoué, qui prend sa source à l’ouest de Boundiali et remonte ensuite vers le Mali. Sur la route de Tengréla, à l’endroit où elle franchit la rivière, des piroguiers malins mettent à la disposition des voyageurs des pirogues qui les conduisent jusqu’à la boucle où aime se tenir un groupe d’hippopotames.
Ferkessédougou est une ville importante du District Autonome des Savanes.
Dernière grande cité sur l’axe routier et ferroviaire du nord pénétrant au Burkina Faso et importante étape pour les routiers qui se rendent au Mali, Ferkessédougou, que tout le monde appelle familièrement Ferké, est un marché et une ville de passage.
Le chef-lieu de la région du Tchologo, est peuplé en majorité de Sénoufos, un peuple d’agriculteurs par excellence. Fondée au XIXe siècle par Ferkessé, un Niarofala repoussé vers l’ouest par l’expansion de l’empire de Kong, Ferkessédougou doit son essor à l’arrivée du chemin de fer en 1928. La cité prend alors une importante avance sur Korhogo grâce à la création de nouvelles plantations, notamment de sisal et de kapok, des cultures implantées par les colons dans le nord du pays pour compenser les pertes du cacao, liées à la chute des cours dans les années 1930. Plus tard, des cultures industrielles de coton et de cannes à sucre seront implantées dans la zone. Jusque-là inconnue en Côte d’Ivoire, la canne à sucre s’y est acclimatée au point que la production totale des raffineries de sucre réparties dans le Nord suffisait à la consommation intérieure. Deux raffineries sont construites à une dizaine de kilomètres de la ville. Culture traditionnelle, le coton est un des éléments caractéristiques des paysages de savane. Le riz a une importance plus récente, comme le maïs, contrairement au mil, au sorgho, au manioc et à l’igname, cultivés dans tous les jardins familiaux. En outre, la région, notamment Sinématiali, est réputée de nos jours pour ses tomates délicieuses que les habitants – et les restaurateurs — considèrent à raison comme bien meilleures que les produits d’importation. Ces réalisations ont donc apporté à la ville une nouvelle richesse.