17ème EDITION DU FORUM ECONOMIQUE INTERNATIONAL SUR L’AFRIQUE

17ème EDITION DU FORUM ECONOMIQUE INTERNATIONAL SUR L’AFRIQUE

17ème EDITION DU FORUM ECONOMIQUE INTERNATIONAL SUR L’AFRIQUE

THEME CENTRAL : « Entrepreneurs et Industrialisation en Afrique»

  • Excellence Monsieur le Premier Ministre Mamady YOULA, représentant le Président de la République de Guinée, Président en exercice de l’Union Africaine,
  • Monsieur José Angel Gurria, Secrétaire Général de l’OCDE ;
  • Mesdames et Messieurs les Ministres;
  • Monsieur Remy Rioux, Directeur Général de l’AFD,
  • Monsieur Victor Harrison, Commissaire pour les affaires économiques de la Commission de l’Union africaine ;
  • Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants du Corps Diplomatique,
  • Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires Techniques et Financiers,
  • Mesdames et Messieurs les Présidents Directeurs Généraux, Directeurs Généraux et Directeurs des Entreprises du Secteur Privé ;
  • Mesdames et Messieurs les Représentants de la Société Civile ;
  • Honorables invités ;
  • Chers Amis des Médias ;
  • Mesdames et Messieurs ;

 

Je voudrais, de prime abord, saluer la présence distinguée du Premier Ministre Mamady Youla, représentant le Président de la République de Guinée, Présidence en exercice de l’Union Africaine, Son Excellence Monsieur Alpha CONDE, à l’ouverture de cette 17ème édition du Forum Economique International sur l’Afrique organisée par l’OCDE en partenariat avec la Commission de l’Union Africaine  et l’Agence Française de Développement (AFD).

C’est avec un honneur et un grand plaisir  que je prends part de nouveau à cette 17ème édition, après la 13ème édition du Forum Economique International qui s’est tenue à Paris le 07 octobre 2013,

Je voudrais donc exprimer mes vifs remerciements aux organisateurs de cet événement, en particulier à Monsieur José Angel Gurria, Secrétaire Général de l’OCDE et à Monsieur Mario Pezzini, Directeur du Centre de Développement de cette organisation, pour avoir bien voulu m’associer à cette importante réunion relative à la place du secteur privé dans les économies africaines. Le thème générique du présent forum est : « Entrepreneurs et Industrialisation en Afrique ».

J’associe également à ces remerciements la Commission de l’Union Africaine et l’AFD, l’ensemble des participants à cette réunion notamment nos partenaires des institutions internationales et du secteur privé.

Honorables invités,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Ces foras constituent de véritables opportunités pour approfondir les grandes questions du développement en Afrique. En effet, le développement de l’Afrique constitue un enjeu majeur de ce siècle en termes de stabilité et de progrès social pour l’humanité.

Cependant les progrès économiques enregistrés par l’Afrique et les efforts des différents pays  nous encouragent à porter un regard optimiste sur l’avenir de ce continent.

Parler du futur de l’Afrique, nous impose donc un regard nouveau, loin du pessimisme des dernières années. Il nous faut jeter un regard attentif et lucide, notamment sur les progrès notables que l’Afrique réalise, mais aussi sur les faiblesses et les défis importants qui restent à relever.

Notre vision de l’Afrique est une vision optimiste du futur de notre continent. Malgré quelques vicissitudes actuelles,  cet optimisme est d’ailleurs largement partagé par la plupart des dirigeants africains et des populations. Au final, et comme souligné dans les perspectives Afrique 2063, Il s’agira de réaliser les sept objectifs suivants:

  1. Une Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable.
  2. Un continent intégré, uni sur le plan politique et ancré dans les idéaux du Panafricanisme et la vision de la Renaissance africaine.
  3. Une Afrique où bonne gouvernance, démocratie, respect des droits de l’homme, justice et état de droit sont à l’ordre du jour.
  4. Une Afrique vivant dans la paix et dans la sécurité.
  5. Une Afrique dotée d’une forte identité, d’un patrimoine commun, et de valeurs et d’éthique partagées.
  6. Une Afrique dont le développement est axé sur les populations, qui s’appuie sur le potentiel de ses populations, notamment celles des femmes et des jeunes, qui se soucie du bien-être des enfants.
  7. Une Afrique qui agit en tant qu’acteur et partenaire forts, unie et influente sur la scène mondiale

Cet optimisme s’appuie sur des raisons objectives du fait des atouts et forces indéniables du Continent africain, et d’un engagement fort de la plupart des pays à corriger les faiblesses ou à relever certains défis!

Honorables invités,

Excellences Mesdames et Messieurs,

Quels sont ces atouts ?

Avec un taux de croissance économique moyen de près de 5 %, au cours de la décennie 2004-2014, taux supérieur à la moyenne mondiale de 2,8 %, l’Afrique est désormais visible sur les cartes économiques. La stabilité politique globale malgré quelques exceptions notables, ainsi que les réformes structurelles et sectorielles d’envergure mises en œuvre au niveau macroéconomique, les ressources naturelles importantes révélées ou exploitées et les potentialités du capital humain font de l’Afrique un continent d’opportunités et d’avenir. En d’autres termes, l’Afrique apparait chaque jour davantage comme la « Nouvelle frontière du développement », voire l’avenir de l’humanité, et reconnue par notre histoire commune comme « le berceau de l’Humanité ».

Notre continent dispose de nombreux atouts pour son développement. En effet, son sous-sol est extrêmement riche avec environ 30 % des réserves mondiales en minerais. En plus, l’Afrique dispose de 60 % des terres arables inexploitées, au monde, ainsi que de ressources humaines qui ne demandent qu’à être mises en valeur.

En effet, dans un contexte mondial marqué par le vieillissement de la population des pays développés et de certains pays émergents, la population africaine atteint 1,2 milliard d’habitants en 2016, et est projetée à 2,5 milliards en 2050. Elle est surtout très jeune, avec 40% de la population qui a moins de 15 ans. Cette population constitue, certes une forte charge au départ, mais elle est aussi un véritable creuset d’intelligence et de main d’œuvre potentielle pour le futur du continent et même du monde, si elle est bien formée, en bonne santé et dotée du savoir-faire nécessaire, atout indéniable pour le dividende démographique.

Ces atouts ne peuvent pas, bien entendu, occulter l’important retard de développement que connaît actuellement le continent africain dans sa globalité pour assurer sa convergence vers le reste du monde.

Honorables invités,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Quels sont ces faiblesses et ces défis à relever ?

En effet, malgré les importants progrès réalisés, l’Afrique demeure le continent le moins développé et le moins avancé du monde. L’Afrique subsaharienne est d’ailleurs la région ayant le plus important taux d’extrême pauvreté. A cela, s’ajoute un commerce intra-africain faible estimé à environ 12% contre 55% en Asie et 70% en Europe. Par ailleurs, L’Afrique ne représente que 3% du Commerce mondial, et seulement 2% des IDE.

Les économies africaines restent par ailleurs principalement dominées par la production et l’exportation des produits de base ; ce qui les rend vulnérables face aux fluctuations des cours de ces produits et aux chocs extérieurs. En 2014 par exemple, 76 % des exportations africaines vers le reste du monde étaient constituées de produits de base, contre 71 % en 1995. Ce taux a même atteint 82 % en 2011. Ces difficultés s’expliquent en partie par la faiblesse de la productivité et la compétitivité dans certains secteurs, notamment l’agriculture et l’industrie en raison d’une insuffisance d’investissement dans les infrastructures technologiques et dans l’innovation. L’expérience des pays qui ont réussi leur transition telle que la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, le Brésil, nous montre le chemin à suivre, le rôle et l’impact de l’innovation dans la transformation structurelle de l’économie.

De ce fait, il nous faut relever des défis encore nombreux, complexes et urgents. Il s’agit notamment de (i) l’éducation/formation pour disposer d’un capital humain bien formé, (ii) de la transformation structurelle des économies africaines, (iii) du développement des infrastructures, (iv) de la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, (v) de la lutte contre le réchauffement climatique et (vi) du défi du financement adéquat de notre développement.

Je me réjouis donc que cette réunion permette de discuter des perspectives d’industrialisation en Afrique à travers notamment des leviers tels que l’entreprenariat et la technologie.

Honorables invités,

Excellences Mesdames et Messieurs,

En Côte d’Ivoire, cet impératif avait été compris et anticipé depuis les années 1960, par le Premier Président de la Côte d’Ivoire, Feu Félix Houphouët-Boigny, grand homme d’Etat, doté d’un leadership visionnaire, qui avait proclamé que  « L’avenir appartient à la science et à la technique ».  Et dans son ambition pour l’avènement d’une Côte d’Ivoire moderne, il avait ajouté que « si la Côte d’Ivoire a raté la révolution industrielle, elle ne doit pas rater la révolution informatique ».

Dans la continuité de cette politique, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire en a fait une priorité. En effet, à l’occasion de la 5ème édition du Forum des Marchés Émergents tenue à Abidjan, le 26 mars 2017, il a indiqué, et je cite : « c’est par l’intégration de la science et de la technologie dans les modèles de production et d’organisation que l’Afrique saura faire face aux défis futurs, notamment ceux liés au réchauffement climatique, à la disponibilité d’énergie renouvelable abondante, à l’autosuffisance alimentaire, à la santé pour tous, à l’industrialisation et à l’emploi ».

Il s’agit en priorité pour la Côte d’Ivoire de disposer d’entrepreneurs connectés au marché mondial, des entrepreneurs de Savoir et industrieux, à même de saisir les opportunités du marché.

La Côte d’Ivoire, sous la haute égide du Président de la République, SEM Alassane OUTARRA, ambitionne de devenir « un pays émergent à l’horizon 2020 ».

D’importantes réformes structurelles et sectorielles sont mises en œuvre dans ce but et pour rendre notre économie plus compétitive. Elles ont permis à notre économie d’afficher un taux de croissance du PIB de 9 % en moyenne annuelle de 2012 à 2016. La Côte d’Ivoire figure ainsi dans le peloton de tête des pays ayant des taux de croissance économique les plus élevés dans le monde.

Ces réformes visent entres autres à mettre en œuvre un cadre très incitatif pour les entrepreneurs à travers les grands axes suivants : (i) le renforcement du cadre incitatif par l’adoption de nouveaux codes d’investissement généraux et sectoriels, (ii) l’amélioration de la lutte contre la contrefaçon, (iii) le renforcement de la compétitivité des entreprises et des infrastructures industrielles, et (iv) l’amélioration de l’environnement des affaires par la forte dématérialisation des actes administratifs par des entreprises pour raccourcir les délais et réduire les coûts des formalités .

Cette amélioration du climat des affaires pour les entrepreneurs, s’accompagnent d’une forte impulsion de l’Etat pour faire émerger à moyen et long terme une nombreuse classe d’entrepreneurs, des champions nationaux, à même de permettre au secteur privé tant national qu’international d’être le principal moteur de la création de richesses et d’emplois.

Cette politique de l’entreprenariat s’appuie principalement sur les PME. Leur contribution  au PIB s’élève actuellement à 18% avec l’objectif d’atteindre 40% en 2020 et pourquoi pas 80% à long terme. Il s’agit de créer une économie à forte croissance, plus inclusive avec l’émergence d’une importante classe moyenne nationale.

 L’Etat, à travers la Stratégie de développement des PME ivoiriennes, dénommée « Programme Phoenix pour les PME », d’un montant de 131,1 millions d’euros (86 milliards FCFA), sur la période 2015 - 2020,  accompagne les PME en vue :

 - de l’Amélioration de l’accès au financement et aux marchés dont les marchés publics ;

- du Renforcement des capacités techniques et managériales;

- de l’ Amélioration du climat des affaires des PME grâce aux TIC;

- du Développement de la culture entrepreneuriale et de l’innovation.

 Par ailleurs, depuis trois ans, Une Politique spécifique nationale en faveur de la Jeunesse a été mise en place. Son financement s’élève à  1,5 milliards d’euros ;  soit environ 980 milliards 50 millions de francs CFA. Il s’agit d’une forte priorité de l’action gouvernementale pour créer le dividende démographique.

Pour revenir à nos priorités industrielles, je voudrais indiquer que la détérioration des termes de l’échange constatée ces dernières années avec notamment la chute des cours du pétrole, de l’or et du cacao, nous conforte dans l’idée d’aller rapidement vers l’industrialisation, en particulier l’agro-industrie.

L’objectif est de parvenir à une plus grande transformation de nos produits de base, et ce, tout en élargissant la base industrielle par des industries légères et de substitution aux importations mais également à vocation d’exporter au niveau régional, continental et international.

Il s’agit de porter la part du secteur industriel de 25% du PIB en 2014 et 30% actuellement, à 40% en 2020.

C’est en tout cas l’un des objectifs majeurs assignés par le Président de la République, SEM Alassane Ouattara au Gouvernement ivoirien dans sa volonté de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».

Honorables invités,

Excellences Mesdames et Messieurs,

Comme vous pouvez le constater, la Côte d’Ivoire a décidé de préparer son futur en misant sur l’industrialisation, à travers des mesures incitatives pour stimuler le secteur privé et l’innovation technologique, mais également en investissant massivement dans le capital humain.

Je pense que c’est l’une des bonnes voies à suivre par les pays africains pour atteindre un niveau de développement qui puisse contribuer à la prospérité du continent, à l’image des dragons d’Asie.

 

 

Je vous remercie de votre aimable attention.

Close