CONCERTATION REGIONALE SUR L’ETAT D’AVANCEMENT DES FEUILLES DE ROUTE POUR L’ELIMINATION DE LA FAIM ET DE LA MALNUTRITION EN AFRIQUE - MOTD’OUVERTURE DE S.E.M. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

CONCERTATION REGIONALE SUR L’ETAT D’AVANCEMENT DES FEUILLES DE ROUTE POUR L’ELIMINATION  DE LA FAIM ET DE LA MALNUTRITION EN AFRIQUE - MOTD’OUVERTURE DE S.E.M. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

CONCERTATION REGIONALE SUR L’ETAT D’AVANCEMENT DES FEUILLES DE ROUTE POUR L’ELIMINATION DE LA FAIM ET DE LA MALNUTRITION EN AFRIQUE – MOTD’OUVERTURE DE S.E.M. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

• Excellence Monsieur Dioncounda Traoré, Ancien Président de la République du Mali;

• Mesdames et Messieurs les Facilitateurs Nationaux de l’Examen Stratégique Faim Zéro;

• Mesdames et Messieurs les Points Focaux SUN ;

• Madame la Représentante Résidente de l’Union Africaine ;

• Monsieur le Directeur des Partenariats Stratégiques du PAM, représentant le Directeur Exécutif ;

• Madame la Représentante de la Coordonnatrice du Mouvement Mondial SUN ;

• Mesdames et Messieurs les Représentants des communautés économiques régionales;

• Madame la représentante du Directeur du Centre d’Excellence de la Chine;

• Mesdames et Messieurs les partenaires au développement ;

• Mesdames et Messieurs les Représentants du Secteur Privé International ;

• Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations de la Société Civile Internationale ;

• Honorables invités ;

• Chers amis des médias ;

• Mesdames et Messieurs.

Je voudrais, au nom du Président de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA,vous adresser nos salutations chaleureuses et vous souhaiter à chacune et à chacun des participants le Traditionnel « AKWABA », c'est-à-dire la cordiale bienvenue en terre ivoirienne.

Je voudrais vous exprimer nos vifs remerciements à chacune et à chacun de vous pour votre présence très distinguée et nombreuse, témoignage du grand intérêt que vous accordez à la lutte contre la faim et la malnutrition.

Nous sommes rassemblés ce jour, dans le cadre de la concertation régionale sur l’état d’avancement des feuilles de route pour l’élimination de la Faim et de la Malnutrition en Afriqueorganisée par le Centre d’Excellence Régional contre la Faim et la Malnutrition, le CERFAM, en collaboration avec le Conseil National pour la Nutrition, l’Alimentation et le développement de la Petite enfance, le CONNAPE et le PAM.

C’est avec un réel plaisir et aussiavec un grand intérêt que je présidecette rencontre en ma qualité de Président du CONNAPE et de Facilitateur National pour l’Examen Stratégique Faim Zéro.La Côte d’Ivoire, à travers le CERFAM, s’honore d’accueillir cette importante rencontre, ici à Abidjan.

C’est le lieu d’exprimer à l’endroit des Facilitateurs Nationaux toute notre gratitudepour leur accompagnement et leur adhésionau CERFAM. Vous nous aviez fait l’amitié de votre présence remarquable lors du lancement du Centre d’Excellencequi s’est tenu récemment, le 25 mars 2019 à Abidjan.

Nos remerciements s’adressent également à toutes celles et tous ceux qui ont accompagné et soutenu sa mise en place.

Monsieur le Représentant du PAM, je voudrais vous inviter à bien vouloir transmettre toute notre reconnaissance au Directeur Exécutif pour l’appui constant de votre institution à nos pays. Il me plaît surtout de saluer l’excellence du partenariat entre le PAM et notre pays.

Nos remerciements appuyés vont également, à l’endroit du Mouvement Scaling Up Nutrition-SUN, pour le renforcement de la nutrition et l’impulsion apportée à la lutte multi dimensionnelle de la malnutrition qui englobe désormais plusieurs secteurs dont la santé,l’agriculture, les ressources animales et halieutiques, l’éducation, la protection sociale, l’eau, l’assainissement, etc).

Permettez-moi de saluer la présence du représentant du Centre d’Excellence du PAM en Chine, Docteur Yan JIA, qui nous fait l’amitié de nous accompagner à cette importante rencontre.

Je réitère mes profonds remerciements à tous les partenaires techniques et financiers et donateurs pour leur accompagnement constant aux efforts du Gouvernement ivoirien dans la lutte contre la faim et la malnutrition.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

L’Afrique, particulièrement la région de l’Ouest et du Centre, ploie sous le fardeau de la faim et de la malnutrition.Le recul de ces fléaux a été intolérablement lent et inégal et frappent notre région, nos pays respectifs avec acuité.

A ce jour, la sous-alimentation et l’insécurité alimentaire connaissent une hausse sans précédent, en Afrique subsaharienne avec plus de 23%de la population en insécurité alimentaire et 21% en sous alimentation. La malnutrition chronique ou retard de croissance, affecte en Afrique, 30,3% de nos enfants de moins de cinq ans, pour un seuil acceptable de 20% selon l’OMS.

Les crises socio-politiques, l’explosion démographique, le faible accès aux services sociaux de base, le changement climatique, l’érosion des sols,sont autant de facteurs qui les déterminent. Ces réalités font de l’alimentation et de la nutrition une préoccupation et des enjeux majeurs pour nos sociétés et surtout pour les générations futures.

A l’instar des pays de la sous-région, la Côte d’Ivoire n’échappe pas à ce fléau. Si certains indicateurs nutritionnels présentent une bonne tendance en vue d’atteindre les cibles de l’OMS d’ici 2025, notamment la prévalence de la malnutrition chronique, qui est passé de 29,8% en 2012 à 21,6% en 2016, ces moyennes nationales cachent encore des disparités régionales.
Par ailleurs, la sous-alimentation a légèrement baissé, de 17,6% à 15,4% sur la période 2000-2015, avec une projection attendue de 12% à l’horizon 2030.

L’insécurité alimentaire modérée est la forme la plus répandue en milieu rural ivoirien et touche 10,8% des ménages selon les données de 2018. L’accès aux aliments constitue la principale cause de l’insécurité alimentaire. Cependant, la disponibilité alimentaire bien qu’elle soit globalement satisfaisante au plan national, elle est soumise à des pertes post récolte et post capture variant de 30% à 40% dues à de faibles capacités de conservation et de transformation de nos produits.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Les différentes études faites sur le coût de l’inaction menées par la BM, l’Unicef, le PAM et l’UA montrent que la faim et la malnutrition affectent négativement le développement économique et social de nos pays et enferment des populations entières dans la vulnérabilité.Par leurs effets négatifs sur le développement du capital humain, elles nuisent à la productivité et greffent les dépenses publiques.

A l’échelle mondiale, La malnutrition serait responsable d’une perte de 11% du PIB. Par ailleurs, les enfants qui souffrent de malnutrition gagnent 20% de revenus de moins à l’âge adulte que les enfants qui sont bien nourris. Cela résulte en partie des impacts de la malnutrition chronique sur le développement cognitif, ainsi que sur la productivité physique et la santé de ces enfants.

Plus que jamais,cette problématique doit être au cœur de nos stratégies de lutte contre l’extrême pauvreté et de promotion de la prospérité partagée, en tant que dimension importante du développement social et humain.

Nous devons nous unir, gouvernements – secteur privé, société civile, milieu académique et de la recherche, partenaires techniques et financiers et coordonner nos efforts pour améliorer cette situation en vue d’atteindre nos objectifs nutritionnels et de sécurité alimentaire pour nos populations.

Nous saluons la prise de conscience tant au niveau international, régional que national. Nous saluons toutes ces initiatives et rencontres qui nous permettent d’avancer sur la problématique de la faim et de la malnutrition. Il s’agit entre autres de :
1- l’Agenda 2030 des Objectifs de Développement Durable (ODD), en particulier l’ODD2 visant à éliminer la
faim et la malnutrition sous toutes leurs formes, et l’ODD 17 relatif au partenariat.

2- la stratégie régionale africaine de nutrition 2015-2025 de l’Union Africaine ;

3- l’initiative des leaders africains pour la nutrition et le plan d’action de la Banque Africaine de
Développement 2018 -2025;

4- du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires ;

5- le Comité de haut niveau sur la Sécurité Alimentaire ;

6- la création par le Secrétaire Général des Nations Unies du Mouvement Scaling Up Nutrition,en abrégé SUN, pour le renforcement de la lutte contre la malnutrition.

Nous saluons toutes les actions visant à fédérer les initiatives en la matière, à renforcer le partenariat, la collaboration et la coordination.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Conformément à l’engagement pris par les Chefs d’États africains à New York en 2015 sur les ODDs, l’évènement de ce jour offre un cadre de concertation aux pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour le suivi des feuilles de route pour l’atteinte de l’ODD2. Elle mettra également l’accent sur l’ODD17, notamment la promotion du partenariat Sud-Sud autour des défis communs à nos pays.

Cette rencontre s’inscrit pleinement dans le cadre du Forum Politique de Haut Niveau pour le suivi de la mise en oeuvredes ODDqui aura lieu en juillet prochain à New-York.

Le rapport mondial provisoire des quatre dernières années écoulées, montre que des progrès ont été réalisés au niveau de l’extrême pauvreté et de la mortalité infantile dont les taux de prévalence ont connu une baisse constante. Cependant la faim a augmenté dans le monde et beaucoup d’autres objectifs progressent lentement.

Il est donc important,pour nous,d’analyser dès à présent,le chemin parcouru par nos Etats, après quatre années de discuter ensemble des efforts à accomplir au regard de nos feuilles de routeafin de pouvoir relever les ambitieux défis de l’Agenda 2030.

Je voudrais maintenant, saluer l’engagement des Facilitateurs Nationaux pour l’Examen Stratégique Faim Zéro ainsi que les Points Focaux SUN pour le renforcement de la lutte contre la malnutritiondes différents pays frères de l’Afrique de l’0uest et du Centre, ici présents.

A ce jour, sur les 24 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, nous enregistrons 20 pays SUN engagés dans le renforcement de la lutte contre la malnutrition. Parmi ces pays,16ont réalisé l’Examen Stratégique « Faim Zéro » et ont élaboré leur feuille de route pourl’élimination de la faim et de la malnutrition sous toutes ses formes.

Je salue également la présence despays frères observateurs dela République Démocratique du Congo et celle de Madagascarà travers leurs Points Focaux.

Merci encore à chacun et à chacune pour votre présence hautement distinguée,expression de votre détermination dans chacun de vos pays respectifs dans ce noble combat, celui d’apporter des lendemains meilleurs à nos enfants, à nos femmes et à nos nations toutes entières.

Je voudrais mentionner que cette concertation se fera en deux phases. La première concerne les 16 pays des sous régions Ouest et Centre et la seconde phase qui sera programmée ultérieurement,concernera les 17 pays des sous régions Est, Nord et Australe ayant élaboré leur feuille de route.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Le Président de la République,Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, a fait de la lutte contre la faim et la malnutrition une priorité dans son agenda national, mais aussi régional et continental. Champion de l’agenda 2063 de l’Union Africaine et dans sa volonté d’impulser une dynamique forte sous régionale contre la faim et la malnutrition, il a engagé le Gouvernement ivoirien à mettre à la disposition de la région, en collaboration avec le PAM, le « CERFAM », Centre d’Excellence Régional contre la Faim et la Malnutrition.

Le CERFAM, don de la Côte d’Ivoire pour fédérer toutes nos énergies,n’est autre que le centre de l’unité, celui du partage d’expériences dans cette lutte pour éradiquer à jamais ces fléaux.

En Afrique, plusieurs solutions de lutte contre la faim et la malnutrition ont fait leurs preuves et méritent d’être promues, disséminées et mises en œuvre.

Le Centre d’Excellence Régional contre la Faim et la Malnutrition,doit permettre :

- d’identifier dans chacun de nos pays ces bonnes pratiques;

- de developper un partenariat fort au niveau régional, avec l’Union Africaine, la Banque Africaine de
Développement, la CEDEAO, l’UEMOA, la CEMAC, l’OOAS, les ONGs et autres agences sœurs des Nations Unies
ainsi que le secteur privé.

- de répondre à la demande croissante de renforcement des capacités nationales et régionales dans un
partenariat renforcé Sud-Sud pour l’atteinte de l’ODD 2.

Je me félicite de savoir que toutes les Feuilles de route « Faim Zéro » issues des Examens Stratégiques ont identifié parmi les actions clés à mettre en œuvre, la coopération Sud-Sud et le partage d'expériences à l’échelle régionale comme des modalités prioritaires pour progresser vers l'ODD 2.Ces éléments clés nous permettront d’atteindre les objectifs fixés en matière de sécurité alimentaire et de nutrition par les cadres internationaux et régionaux tels que l'Agenda 2063 de l'Union Africaine et la résolution 2417 adoptée par le Conseil de sécurité le 24 mai 2018.

J’attends de cette rencontre l’expression des besoins des pays afin de déterminer les moyens pour le CERFAM d’accompagner et de promouvoir la mise en œuvre des feuilles de route.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Compte tenu des grands défis de notre continent, je voudrais donc exhorter toutes les parties prenantesà s’unir, à être des acteurs du dynamisme à travers le« CERFAM ».

Nous comptons sur l’engagement du PAM et de tous les partenaires au développement pour accompagner nos pays dans leurs efforts de développement en particulier ceux relatifs à l’ODD2.

En effet, la synergie d’actions avec l’ensemble des partenaires au développement sera le gage d’une forte mobilisation pour soutenir des solutions régionales novatrices en vue d’éliminer ce fléau dans notre région, voire à l’échelle continentale.

Je puis vous assurer que, sous la haute autorité de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République,le Gouvernement ivoirien ne ménagera aucun effort pour soutenir le fonctionnement de ce « Centre ».

C’est seulement à ce prix que nous allons rapidement atteindre l’émergence de nos sociétés car comme aimait à le dire feu le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY et je cite : « l’homme qui a faim n’est pas un homme libre » ; fin de citation.

Sur ces mots, je vous souhaite d’excellents travaux et un agréable séjour en Côte d’Ivoire.Je déclare, au nom du Président de la République, officiellement ouverte, la concertation , de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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