Discours de S.E.M. Alassane OUATTARA, au 24 ème Forum des Chefs d'Etat et de Gouvernement du Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP), à Addis-Abeba (Ethiopie)

Discours de S.E.M. Alassane OUATTARA, au 24 ème Forum des Chefs d'Etat et de Gouvernement du Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP), à Addis-Abeba (Ethiopie)

Discours de S.E.M. Alassane OUATTARA, au 24 ème Forum des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP), à Addis-Abeba (Ethiopie)

- Monsieur Uhuru Kenyatta, Président de la République du Kenya, Président du Forum des Chefs d’Etat du Mécanisme Africain d’évaluation par les Pairs,
- Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays participant au Forum du Mécanisme Africain d’évaluation par les Pairs,
- Madame Nkosazana DLAMINI ZUMA, Présidente de la Commission de l’Union Africaine,
- Mesdames et Messieurs les membres du Panel des Personnalités Eminentes,
- Monsieur Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire Exécutif par intérim du MAEP,
- Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de prendre part à ce 24 ème Forum des Chefs d’Etat et de Gouvernement du MAEP et d’intervenir sur le thème relatif au rôle du MAEP dans le suivi de l’Agenda 2063 et des Objectifs de Développement Durable (ODD) de la période après 2015.

C’est un thème important de notre Sommet. Il nous donne, en effet, l’occasion d’avoir des échanges sur la situation socio-économique de l’Afrique en général et sur celle de nos populations en particulier.

Madame et Messieurs les Présidents et Chefs de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,

La création en mars 2003 du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs répondait à une préoccupation majeure ; celle d’améliorer l’efficacité de l’action gouvernementale dans nos Etats à travers le renforcement de la Bonne gouvernance, et plus spécifiquement, la démocratie et la gouvernance politique, la gestion et la gouvernance économique, la gouvernance des entreprises et le développement socio-économique.
D ‘un point de vue global, l’Afrique a réalisé d’énormes progrès au plan économique et social au cours de la décennie passée.
Le taux de croissance est élevé, la mortalité maternelle a connu un net recul, l’accès au service sociaux de base s’est considérablement améliorée. Dans le domaine de l’égalité et de l’équité du genre, des avancées importantes ont été enregistrées ; la lutte contre la corruption est devenue la norme, la démocratie s’enracine avec des élections plus transparentes et mieux organisées.
Nous devons être fiers de ces résultats positifs. Ces bonnes performances sont en grande partie dues aux reformes institutionnelles, structurelles et macroéconomiques qui ont été mises en œuvre avec courage et détermination dans de nombreux pays.

En effet, sur notre continent et dans de nombreux pays, il existe encore d’importantes poches de pauvreté notamment parmi les populations jeunes et les femmes.
Un grand nombre d'Africains subissent les affres des conflits armés, sont victimes de discrimination ou encore sont affectés par les grandes pandémies.

Face à ces préoccupations majeures, nous, Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, avions, comme je l’ai déjà souligné, mis en place le Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP). Plus récemment, nous avons adopté une position commune reflétée dans l’Agenda 2063 et les Objectifs de Développement Durable (ODD) pour l’après 2015.
Comme vous le savez, l’Agenda 2063 est un plan qui vise la transformation structurelle de l’Afrique. Il encourage, à cet égard, la discussion entre toutes les parties prenantes en vue d’«une stratégie globale pour optimiser l’utilisation des ressources de l’Afrique au profit de tous les Africains».

S’agissant des ODD, ils traduisent une volonté mondialement partagée de parvenir à l’amélioration des conditions de vies de nos populations et la protection de notre planète pour les générations futures.

Madame et Messieurs les Présidents et Chefs de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,

Concernant le MAEP, l’observation empirique de même que les études scientifiques montrent clairement l’existence d’un lien direct entre la mise en œuvre des réformes économiques et institutionnelles et la croissance et le développement humain.

De ce fait, une intégration judicieuse et pertinente des Plans Nationaux d’Action du MAEP dans les Programmes Nationaux de Développement des Etats Membres, contribuera à accélérer la transformation de l’Afrique et permettra d’atteindre les Objectifs de Développement Durables (ODD) ainsi que nos ambitions telles que prévues dans l’Agenda 2063.

A cet égard, j'aimerais partager avec vous l'expérience de mon pays. Depuis 2012, la Côte d‘Ivoire, a entrepris des reformes importantes en matière de gouvernance économique et institutionnelle.
Ces mesures ont permis à mon pays d’être cité parmi les 10 premiers pays réformateurs au monde, dans les éditions 2014 et 2015 du rapport Doing Business de la Banque Mondiale.
Ces réformes ont également permis à la Cote d’ivoire d’enregistrer un taux de croissance moyen annuel de 9% au cours des 4 dernières années et d'être admis en fin 2015 au programme Compact du Millenium Challenge Corporation (MCC).
En outre, des progrès significatifs ont été réalisés dans des domaines aussi variés que l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et à l’électricité.

Bien que ces résultats positifs aient été atteints alors que la Côte d’Ivoire n’avait pas encore adhéré au MAEP, nous avons jugé nécessaire d’approfondir nos reformes en acceptant de nous soumettre depuis le 29 janvier 2015 au mécanisme d’évaluation par les pairs.

Nous avons pris des Décrets et des Arrêtés pour créer la Commission Nationale du MAEP, nommer le Président, les Commissaires et le Secrétaire National.
Des réunions nationales se sont tenues pour sensibiliser le maximum de nos compatriotes sur cet important mécanisme.
La Commission nationale vient d’organiser un séminaire de lancement du processus du MAEP. Cette rencontre a réuni les administrations publiques, le secteur privé, les membres des organisations de la société civile et les responsables du MAEP de quelques pays dans la région, pour un meilleur partage d’expérience et une plus grande appropriation nationale du mécanisme.
Je suis convaincu que la Cote d’ivoire tirera profit du MAEP et pourra ainsi continuer sa marche vers l’atteinte des ODD et des objectifs inscrits dans l’Agenda 2063.

Madame et Messieurs les Présidents et Chefs de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,

L’expérience de la Côte d’Ivoire n’est pas unique en Afrique. Plusieurs pays africains ont entrepris des réformes ambitieuses et ont atteint des performances économiques et sociales très importantes. Et nous devons nous en réjouir et souhaiter que tous les pays de notre Union adhèrent au MAEP.

En effet, je suis persuadé que l'Afrique peut atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 et les ODD si tous les pays africains, pris individuellement, initient ou poursuivent, les réformes économiques et institutionnelles ambitieuses et pertinentes.
En cela le MAEP est un instrument de choix.
Je voudrais, pour conclure, dire que notre sommet devrait lancer un appel pour encourager fortement les pays qui n'ont pas encore adhéré au MAEP à le faire.
Notre sommet devrait également donner des orientations précises pour que des ressources plus importantes soient mobilisées notamment auprès de nos institutions financières continentales et régionales, afin de permettre au NEPAD et au MAEP de mieux appuyer les pays membres.

Je vous remercie.

Vendredi 29 janvier 2016
Addis-Abeba

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