Rencontre avec la mission du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. - MOT INTRODUCTIF DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Rencontre avec la mission du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. - MOT INTRODUCTIF   DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN,   VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Rencontre avec la mission du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. – MOT INTRODUCTIF DE SEM. DANIEL KABLAN DUNCAN, VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

 

  • Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Défense, assurant l’intérim de Monsieur le Premier Ministre ;
  • Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères ;
  • Mesdames, Messieurs les Ministres ;
  • Excellences Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs Représentants Permanents près les Nations Unies ;
  • Excellences Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Membres du Corps Diplomatique accrédités en Côte d’Ivoire ;  
  • Honorables Membres de la Mission du Conseil de Sécurité ;
  • Monsieur le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies ;
  • Excellences, Mesdames et Messieurs ;

 

 

C’est avec un insigne honneur et un grand plaisir que je préside, au nom de S.E.M Alassane OUATTARA, Président de la République, cette importante rencontre avec les honorables membres de la délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

 

Pour cette grande occasion, j’ai à mes côtés

 

  • Monsieur Hamed BAKAYOKO, Ministre d’Etat, Ministre de la Défense, assurant l’intérim du Premier Ministre,
  • Monsieur Marcel AMON-TANOH, Ministre des Affaires Etrangères,
  • Monsieur Sansan KAMBILE, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme,
  • Monsieur Sidiki DIAKITE, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité,
  • Madame Ramata Ly Bakayoko, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant et,
  • le Directeur de Cabinet représentant Madame Mariatou KONE, Ministre de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté.

 

Ils se joignent tous à moi pour vous souhaiter le traditionnel « AKWABA », c’est-à-dire, cordiale bienvenue en Côte d’Ivoire.

 

Après la mission effectuée en mai 2012 dans notre pays par le Conseil de sécurité, nous saluons cette autre importante mission organisée à l’initiative conjointe des Missions Permanentes de la Côte d’Ivoire et de la Guinée Equatoriale en qualité de membres non permanents du Conseil de Sécurité.

 

Au nom du Président Alassane OUATTARA, je tiens à remercier chaleureusement la délégation du Conseil de sécurité pour le choix porté sur la Côte d’Ivoire, dans le cadre de sa visite en Afrique de l’Ouest.

 

Je saisis cette heureuse occasion pour réitérer la profonde gratitude du Chef de l’Etat et du Gouvernement ivoirien au Conseil de sécurité pour son précieux soutien qui a contribué grandement au succès de la présidence ivoirienne de ce prestigieux organe en décembre 2018.

 

Je voudrais aussi renouveler les vifs remerciements du Chef de l’Etat et du Gouvernement ivoirien à l’ONU et au Conseil de Sécurité pour l’appui déterminant et le soutien multiforme que l’ONU a apporté à la Côte d’Ivoire, à travers l’Opération des Nations Unies dite ONUCI. Cet appui, avec le soutien des autres partenaires bilatéraux et multilatéraux, a largement contribué à l’instauration et à la consolidation de la sécurité, de la paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire après la grave crise post-électorale. Cela  a permis aussi à notre pays de renouer avec un remarquable développement socio-économique.

 

  • Excellences, Mesdames, Messieurs ;

 

La mission que la délégation du Conseil Sécurité de l’ONU conduit en Afrique de l’Ouest porte sur les Transitions du maintien à la consolidation de la paix  en Côte d’Ivoire, au Liberia et en Sierra Leone ainsi que sur le suivi-évaluation de la situation en Guinée-Bissau.

A cet égard, et en dépit de la persistance des menaces sécuritaires liées notamment au terrorisme et à la piraterie maritime, il faut se féliciter de ce que la situation politique globalement stable et les performances économiques actuelles de l’ensemble des Etats de l’Afrique de l’Ouest, et notamment de ceux de l’Union du Fleuve Mano, soient porteuses d’espoir.

 

Nous nous réjouissons particulièrement de la trajectoire vertueuse des transitions du maintien de la paix à la consolidation de la paix dans cette zone, que les Nations Unies se doivent de continuer d’accompagner.

 

Dans ce cadre, nous voudrions aussi, au nom du Président de la République et du Gouvernement Ivoirien, encourager les Nations Unies à poursuivre leur coopération avec  les États du G5 Sahel, afin de porter la Force Conjointe à un niveau d’opérationnalisation qui lui permette de relever les importants défis sécuritaires dans la région ouest africaine.

 

  • Excellences, Mesdames, Messieurs ;

 

S’agissant spécifiquement de la Côte d’Ivoire, nous pouvons affirmer que la Transition du maintien à la consolidation de la paix  est bel et bien une réalité.

Du reste, la belle histoire que nous avons écrite ensemble dans le cadre de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a été qualifiée de « SUCCESS STORY » par l’ONU, ajoutant que l’exemple de la Côte d’Ivoire pourrait faire école dans l’histoire des opérations de maintien de la paix en Afrique et dans le monde.

 

Cette SUCCESS STORY, il faut le souligner, a été l’aboutissement de plusieurs facteurs, à savoir, notamment :

 

  • l’existence d’un accord et d’un processus politiques crédibles;
  • le leadership du Président Alassane Ouattara, qui a permis la réussite du processus du Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS), de la Réconciliation nationale, et donc du processus de sortie de crise;
  • une très forte appropriation nationale du processus de sortie de crise, grâce notamment à la volonté et à un engagement financier substantiel de l’Etat ;
  • l’établissement d’un véritable « partenariat » entre l’ONUCI et le Gouvernement, basé sur l’entente et la confiance mutuelles ;
  • la coopération étroite avec les pays voisins, les organisations sous régionales et régionales et l’ensemble de la communauté internationale.

 

C’est au vu de tous ces acquis que le Conseil de Sécurité a décidé, à travers sa Résolution 2284 en date du 28 avril 2016, de la clôture du mandat et du retrait définitif en juin 2017 de cette mission des Nations Unies déployée en Côte d’Ivoire depuis avril 2004. Dans ce cadre, la mission a effectivement transféré les activités qu’elle prenait en charge ou accompagnait au Gouvernement ivoirien et aux agences du système des Nations unies en Côte d’Ivoire.

 

  • Excellences, Mesdames, Messieurs ;

 

La présente visite du Conseil de sécurité en Côte d’Ivoire nous offre ainsi l’opportunité de rappeler succinctement certaines des actions mises en œuvre,  sous l’égide du Président de la République, S.E.M Alassane Ouattara, pour la consolidation de la paix, de la  sécurité,  de la cohésion sociale et d’un développement économique et social de plus en plus inclusif.

 

  • Au titre de la réconciliation nationale et du renforcement de la cohésion sociale

 

  • Les efforts déployés dans le cadre de la « Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation » (CDVR) créée le 13 juillet 2011 et de la « Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes » (CONARIV) créée le 24 mars 2015, ont permis de consolider le processus de réconciliation nationale, à travers, notamment, l’identification des causes des différentes crises et l’identification des victimes.

 

  • L’indemnisation desdites victimes s’est effectuée et se poursuit sous l’égide d’un Ministère créé depuis janvier 2016 et spécifiquement dédié à la solidarité, à la cohésion sociale et à l’indemnisation des victimes.

 

  • Le retour au pays de plus de 270 000 exilés ivoiriens sur 300 000.
  • La prise d’une loi d’amnistie en faveur de 800 prisonniers de la crise post-électorale, parmi lesquels figurent Mme Simone GBAGBO et de nombreux proches de l’ex-Président GBAGBO.
  • L’organisation en 2018 d’élections locales réussies malgré quelques incidents bien circonscrits.

Cela après des élections présidentielles apaisées et transparentes en 2015.

  • La reprise du dialogue politique, notamment sur la recomposition de la CEI. Les consultations qui ont effectivement démarré le 21 janvier 2019 permettront de consolider les acquis démocratiques pour des élections présidentielles apaisées en 2020. C’est le lieu de réitérer l’engagement du Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA, de faire en sorte que ces  élections se déroulent dans la transparence et la paix.
  • La prise en compte pertinente des difficiles questions liées au foncier rural notamment par la création d’une Agence du Foncier Rural (AFOR).
  • La prise en compte des questions liées à l’état civil avec l’important chantier de mise en place d’un Registre national des Personnes Physiques (RNPP).

Etc.

 

 

  • Au titre de la sécurité

 

Il convient de noter ici que la réussite des opérations de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) et de la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) a favorisé, dans une grande mesure, la normalisation rapide de la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire, à partir de 2012.

Pour rappel, le financement de ces opérations a majoritairement reposé sur les ressources nationales. Ainsi, d’octobre 2012 à octobre 2015, sur 210 millions de dollars consacrés au DDR, 144 millions, soit 68,5%, ont été apportés par l’Etat ivoirien.

 

Ainsi, l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration (ADDR) a permis de réintégrer et de réinsérer 93% des ex-combattants recensés (soit 69 505 sur 74 068), de collecter plus de 3,3 millions de minutions et plus de 39 000 armes et explosifs.

Tous ces efforts entrepris ont permis le retour à la sécurité et à la Paix.  L’indice national d’insécurité est actuellement de  1,3 sur une échelle de 5, et  2 sur 4 selon suivant l’index des Nations Unies, c’est-à-dire le même niveau que Genève et New York.

 

  • Au titre des questions liées au genre

 

Il convient de mentionner, entre autres :

 

  • La place faite par la constitution ivoirienne du 08 novembre 2016 aux femmes en matière d’égalité des chances et de promotion dans les instances politiques et administratives.

Dans le Plan National de Développement (PND 2016-2020) d’un montant de 60 milliards de dollars US, l’amélioration et la promotion de la condition des Femmes est inscrite au quatrième rang des cinq axes majeurs dudit Plan.

 

  • La mise en place du « Compendium des compétences féminines »en vue de la valorisation des compétences des femmes dans les secteurs public et privé d’activités.
  • La création sous l’Egide de la Première Dame Dominique OUATTARA du Fonds d’Autonomisation des Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI). Créé en 2012, ce fonds doté aujourd’hui d’un budget de 15,3 milliards de FCFA, a impacté positivement la vie de plus de 122 000 femmes, en leur permettant d’entreprendre des activités génératrices de revenus.

A cela s’ajoute le Fonds Femme et Développement (FFD), le Fonds de Soutien à la Femme Entrepreneure (FSFE), etc.

Toutes ces initiatives, fidèles à la vision du Chef de l’Etat, SEM Alassane OUATTARA, constituent une réponse pertinente aux questions importantes d’autonomisation de la femme. L’éclosion d’un véritable leadership économique féminin est en marche en Côte d’Ivoire.

  • Un accent tout particulier est mis sur la scolarisation des filles et l’alphabétisation des femmes.

 

  • Au titre du renforcement de l’Etat de Droit, et de la promotion des Droits de l’Homme

 

 

Les acquis portent sur :

 

  • l’inscription du respect des Droits de l’Homme, du renforcement de l’Etat de droit et de la lutte contre l’impunité au rang de priorités nationales dans le cadre du programme de normalisation post-crise du Gouvernement, et confirmé comme telles dans la nouvelle Constitution de 2016 ;
  • la mise en place, depuis décembre 2013, de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
  • la réforme profonde du secteur de la Justice, en vue de garantir une plus grande indépendance et impartialité ;
  • la mise en place de la Commission d’Accès à l’Information d’Intérêt Public et aux Documents Publics (CAIDP) ;
  • l’adoption de loi relative à la protection des témoins, victimes, dénonciateurs, experts et autres personnes concernées.

 

5)Au titre du développement économique et social

 

Au plan économique, les nombreux efforts du Gouvernement ainsi que les importantes réformes structurelles et sectorielles entreprises, sous la haute autorité du Président de la République,  ont valu à notre pays d’être classé, selon les rapports 2014, 2015 et 2018 ‘‘Doing Business’’ de la Banque Mondiale, parmi les 10 pays les plus réformateurs au monde. Cela a aussi permis à notre pays  de connaître une croissance annuelle exceptionnelle de plus de 8% du PIB sur la période 2012-2018 avec un développement accéléré des infrastructures économiques et sociales. La Côte d’Ivoire figure ainsi parmi les quatre (4) pays à plus fort taux de croissance au monde.

 

Au niveau de l’état global de la gouvernance et selon le rapport Mo Ibrahim de 2018, la Côte d’Ivoire a connu le plus grand progrès en matière de gouvernance en Afrique ces cinq (05) dernières années.

Les succès obtenus dans l’amélioration des indicateurs de la Gouvernance ont également valu à notre pays une reconnaissance internationale, à travers notamment :

  • l’admission à l’initiative internationale « Open Government Partnership (OGP)» à MEXICO en Octobre 2015 ;

 

  • l’éligibilité au Programme « Compact » du Millennium Challenge Corporation (MCC) des Etats-Unis en décembre 2015.

 

A cela s’ajoute, le Trophée que vient de décerner,  en février 2019, l’Union Africaine à la Côte d’Ivoire pour récompenser les progrès accomplis par notre pays dans la lutte contre la corruption tout en intégrant les meilleures pratiques en matière de promotion du Genre.

 

Dans la dynamique du maintien d’une croissance forte et en vue d’accélérer l’inclusion sociale et le partage équitable des fruits de la croissance, le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, a mis en place un vaste programme social de 727,5 milliards de FCFA, sur la période 2019-2020. Il est à souligner qu’auparavant, les investissements pro-pauvres ont doublé entre 2012 et 2017 en passant de 1.080 milliards de FCFA à 2.070 milliards de FCFA en 2017.

 

Le nouveau programme social, concerne notamment la santé, la protection sociale, l’éducation et la formation de nos jeunes avec un accent particulier sur la jeune fille, l’eau potable et l’assainissement, l’électrification rurale, la promotion de l’emploi des jeunes, l’autonomisation de la femme, l’amélioration du cadre de vie en milieu rural et la lutte contre la cherté de la vie.

 

  • Excellences, Mesdames, Messieurs ;

 

Nous souhaitons que cette Rencontre, cette  Table Ronde nous offre l’opportunité de partager les expériences et les bonnes pratiques en matière de transitions du maintien de la paix à la consolidation de la paix.

 

Nous réaffirmons ici, l’engagement ferme de la Côte d’Ivoire à œuvrer, au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, à la prévention des conflits et au maintien de la paix et de la sécurité internationale. Dans la recherche de solutions aux défis auxquels nous sommes confrontés, notre intelligence collective nous recommande de coopérer dans une organisation toujours plus solidaire, plus démocratique et plus efficace.

 

Pour terminer, je voudrais vous dire que les Ministres ici présents et à moi-même sommes à votre disposition pour répondre à vos éventuelles questions et préoccupations spécifiques au cours des échanges qui pourraient suivre.

 

Je vous remercie de votre aimable et longue attention.

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