ALLOCUTION DE SEM ALASSANE OUATTARA A LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DU FORUM SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT.

ALLOCUTION DE SEM ALASSANE OUATTARA A LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DU FORUM SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT.

ALLOCUTION DE SEM ALASSANE OUATTARA A LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DU FORUM SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT.

Monsieur le Vice-Président de la République ;
Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Madame et Messieurs les Vice-Présidents du Groupe de la Banque Mondiale ;
Madame la Directrice des Opérations de la Banque Mondiale ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions Techniques et Financières ;
Mesdames et Messieurs les Représentants du Secteur Privé ;
Chers Participants ;
Distingués Invités ;
Mesdames et Messieurs,

C’est avec un réel plaisir que je prends part à cette cérémonie d’ouverture de l’édition 2019
du Forum sur le Financement du Développement, organisé par le Groupe de la Banque Mondiale, ici à Abidjan.
Je suis heureux qu’après l’édition 2018 au Rwanda, notre pays ait été choisi pour abriter la
5e édition de cette importante rencontre d’échanges.

Je voudrais vous souhaiter la cordiale bienvenue en terre ivoirienne. AKWABA à toutes et à tous !

Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Le continent africain abrite 60% des terres arables du monde. Ses ressources énergétiques sont
abondantes. Quatre des 10 économies les plus dynamiques du monde, y compris la Côte d’Ivoire, se
trouvent sur le continent africain.
En ce qui concernela Côte d’Ivoire, après plusieurs années de crises socioéconomiques, le pays
a renoué avec la stabilité et la prospérité. Ce résultat est le fruit de huit (8) années d’efforts
constants du peuple et du Gouvernement ivoiriens, à travers la mise en œuvre de 2 plans nationaux
de développement, d’un montant total de 72 milliards de dollars américains, avec le soutien de ses
partenaires au développement et du secteur privé, afin de:
(I) créer et consolider un cadre macro-économique stable,
(II) maintenir une gestion rigoureuse des finances publiques,
(III) engager la transformation structurelle et améliorer la compétitivité de notre économie,
(IV) renforcer la Gouvernance,
(V) et améliorer les conditions de vie de nos populations.

Depuis 2012, la Côte d’Ivoire, avec une croissance moyenne de 8% par an, a su se hisser au rang
des dix pays ayant les taux de croissance économique les plus élevés au monde.

Mesdames et Messieurs,
Toutefois, malgré tous ces résultats, la Côte d’Ivoire et la plupart des pays africains, doivent
encore faire face à des défis majeurs, pour soutenir leur dynamique de croissance durable et inclusive.

Il s’agit notamment :
- De la sécurité et la stabilité de nos Etats,
- Du dividende démographique et la jeunesse de la population,
- De la transformation structurelle et la compétitivité de nos économies,
- Du financement de nos économies.

Au plan de la sécurité, l’ampleur de la menace terroriste en Afrique de l’Ouest est devenue une
préoccupation majeure pour nos pays.
Celle-ci consomme une part importante des ressources de nos Etats, jusqu’à 30% pour certains,
fragilise le climat des affaires, ralentit les investissements privés et, par conséquent, la
création d’emplois, vitale pour la stabilité socio-politique de nos pays.
Cette urgence nous a conduits à tenir un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de
Gouvernement de la CEDEAO sur le terrorisme le 14 septembre dernier à Ouagadougou au Burkina Faso.

A l’issue de cette rencontre, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont décidé de mobiliser 1
milliard de dollars américains sur 5 ans, dont 500 millions en provenance de l’UEMOA.

Mesdames et Messieurs,
L’évènement qui nous rassemble aujourd’hui revêt une grande importance, car la problématique
du financement du développement constitue véritablement une priorité pour nos pays.
En effet, selon la Banque mondiale, l'Afrique a besoin d'investissements annuels d'environ
93 milliards de dollars rien que pour ses besoins en infrastructures.

Au regard de tous ces besoins, comment financer durablement notre développement ?

Pour ma part, je pense que les pays africains doivent se focaliser sur les quatre (4) priorités suivantes :

Premièrement, l'accélération de la mobilisation des ressources intérieures. Avec un ratio
recettes fiscales sur PIB d'environ 17% contre 36% dans les pays de l'OCDE, l'Afrique a
besoin d'améliorer son recouvrement d’impôts et de taxes pour financer son développement
avec ses ressources propres.

En effet, les marges budgétaires demeurent insuffisantes et ne peuvent combler à elles
seules tous ces besoins indispensables au développement de notre économie.

Deuxièmement, l'amélioration du climat des affaires afin d’attirer les investissements
privés nationaux et internationaux, y compris les partenariats public-privé (PPP) et
le capital investissement.

Les récents rapports « Doing Business » de la Banque Mondiale démontrent que les pays
africains sont sur la bonne voie avec l’amélioration continue de l’environnement des
affaires.
La Côte d’Ivoire s’inscrit parmi les pays ayant fait les plus grands progrès en matière
de gouvernance et de création d’un environnement propice à l’investissement et aux affaires.

Troisièmement, le Développement d'un secteur financier solide et diversifié et
l'accroissement du taux de l'épargne intérieure, tant privée que publique, afin d'augmenter
le montant et la durée des prêts, nécessaires à l'investissement dans les infrastructures
et rendre le coût du crédit plus accessible aux PME.
Pour aller dans ce sens, nous venons de créer, en Côte d’Ivoire, une Caisse de Dépôt et de
Consignation.

Quatrièmement enfin, la mobilisation des capitaux institutionnels.
Selon la Banque Africaine de Développement, les fonds de pension et les fonds souverains
africains sont estimés, respectivement, à 334 et 164 milliards de dollars.
La mobilisation de ces investissements institutionnels, en particulier les fonds de pension
estimés à 1000 milliards d'ici 2030, dans les infrastructures, contribuerait grandement à
réaliser notre potentiel de croissance.

Mesdames et Messieurs,
Je me félicite de la tenue régulière du Forum sur le Financement du Développement organisé
par la Banque Mondiale.

Ce forum permet de réunir tous les acteurs de la vie économique afin de partager leurs
expériences individuelles et de trouver, dans une démarche concertée, des idées nouvelles pour
relever les défis du financement du Développement.

La Côte d’Ivoire s’est engagée dans une réflexion stratégique à l’horizon 2030, fondée sur
l’expérience de pays dont les succès fulgurants au cours des dernières décennies peuvent être
une source d’inspiration. Les conclusions de ces travaux, qui visent à identifier les secteurs
porteurs de croissance sur la prochaine décennie, couvrent bien les thèmes que vous avez identifiés
au cours de votre conférence.
Il s’agit notamment de :
1. L’Agriculture et la compétitivité de l’Agribusiness ;
2. La Mobilité urbaine, l’Intégration Régionale et le développement des Corridors logistiques
Régionaux en Afrique de l’Ouest ;
3. La Transformation structurelle des économies et le développement du secteur privé ;
4. L’économie numérique.

Je reste convaincu, qu’au terme de ce forum, des solutions techniques et financières innovantes
seront trouvées, afin d’accélérer la mise en œuvre des différents projets de développement et
répondre ainsi efficacement aux besoins de nos populations.

C’est sur ces mots que je voudrais clore mon propos, en déclarant ouverte l’édition 2019 du Forum
sur le Financement du Développement organisé par le Groupe de la Banque Mondiale.
Je vous remercie.

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