Le Vice-Président de la République, M. Tiémoko Meyliet KONÉ, a prononcé, au nom du Chef de l’État, S.E.M. Alassane OUATTARA, une allocution à la tribune des Nations Unies, ce jeudi 26 septembre 2024, à New York, dans le cadre du Débat Général de la 79 è Session Ordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU.
Le Débat Général, qui s’est ouvert le 24 septembre 2024, porte sur le thème : « Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures ».
Le Vice-Président ivoirien a noté, à l’entame de son allocution, que cette rencontre se tient dans un contexte mondial préoccupant sur le plan sécuritaire, économique et politique, appelant nos nations à un sursaut collectif.
Il s’est réjoui de la pertinence du choix du thème du Débat Général qui, pour lui, invite les États à regarder dans la même direction, afin de bâtir un monde plus sûr et plus solidaire.
Parlant de paix, de sécurité et de conflits dans le monde, le Chef de la délégation ivoirienne à la 79è Session Ordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU a déploré une situation en net recul, aggravée par le terrorisme qui sévit dans des régions comme le Sahel.
Il a ensuite tiré la sonnette d’alarme en faisant remarquer que la poussée du terrorisme dans la région sahélienne crée un flux massif de ses ressortissants vers les pays frontaliers, dont la Côte d’Ivoire, et qu’à cette allure, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui est menacée d’effondrement, si rien n’est fait.
Le Vice-Président de la République a, à ce stade de son propos, souligné les efforts que notre pays, fidèle à ses valeurs et à sa tradition d’hospitalité, déploie pour accueillir, dans les meilleures conditions possibles, les milliers de ressortissants de pays sahéliens voisins qui fuient la violence des groupes armés.
Il a ajouté qu’en plus d’accueillir de nombreux réfugiés, la Côte d’Ivoire met à la disposition de l’ensemble des pays, l’Académie Internationale de Lutte contre le Terrorisme de Jacqueville, créée en 2018, près d’Abidjan, pour les aider à renforcer leurs capacités en matière de lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.
Le Vice-Président Tiémoko Meyliet KONÉ a, par ailleurs, déploré les effets du changement climatique qui fragilisent les progrès réalisés par nos pays en matière de développement et de sécurité humaine, accentuant les inégalités et la pauvreté, avec pour conséquence un accroissement incessant des réfugiés climatiques.
Il a, en conséquence, réitéré l’appel de la Côte d’Ivoire aux pays développés à honorer leurs engagements en matière de financement climatique et de soutien à la transition énergétique, notamment par la mise en place rapide du fonds « Pertes et Dommages », adopté en 2023 par la COP28 à Dubaï, pour permettre aux pays les plus vulnérables de financer la réparation des dégâts causés par le réchauffement climatique.
Poursuivant, le Vice-Président de la République a salué l’Intelligence artificielle comme étant une technologie porteuse de promesses pour nos sociétés, mais il a également mis en garde contre ses éventuelles dérives, et appelé le monde à veiller à ce qu’elle ne creuse pas davantage les inégalités et n’entraine pas le déclassement numérique d’une partie de l’humanité, mais qu’au contraire, elle serve le progrès et le bien-être de tous.
A cet effet, il s’est réjoui de l’avènement du ‘‘Pacte Numérique Mondial’’, un des deux accords annexes ‘‘du Pacte pour l’Avenir’’ adopté par le ‘‘Sommet de l’Avenir’’, le 22 septembre 2024, à New York, en sa présence.
En outre, le Chef de la délégation ivoirienne à la 79e Session Ordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU s’est fait l’écho du ‘‘Pacte pour l’Avenir’’, en martelant qu’aucun pays ne peut à lui tout seul permettre au monde de surmonter tous ces défis qui sapent les fondements de la paix, de la sécurité, ainsi que les progrès sociaux accomplis au cours des dernières décennies.
Il a alors appelé les États du monde à résolument inscrire leur action collective dans le cadre multilatéral unique de l’ONU, et à réformer la gouvernance mondiale pour la rendre plus efficace, plus inclusive, représentative de la diversité des peuples, et adossée au consensus des Nations qui fonde sa légitimité.
Le Vice-Président de la République a souligné que la Côte d’Ivoire croit fermement aux vertus du multilatéralisme, et que c’est ensemble que les États pourront dépasser les grandes divisions et bâtir des consensus autour des questions difficiles.
Au plan géopolitique, pour lui, les Nations Unies héritées du 20è siècle, doivent être réformées en profondeur, pour jouer pleinement leur rôle dans le monde multipolaire d’aujourd’hui. Et il en va, en particulier, de la réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU qui doit s’ouvrir à l’Afrique dans toutes les catégories de membres, afin de refléter la réalité de l’évolution du monde.
Pour terminer, le Vice-Président ivoirien a indiqué que la réforme de la gouvernance mondiale doit également s’étendre aux institutions financières multilatérales, telles que le Fonds Monétaire Internationale et la Banque Mondiale, afin qu’elles soutiennent davantage les efforts de financement des Objectifs de Développement Durable des pays en développement, tout en adressant la question de la dette.
Notons qu’avant son allocution à la tribune du Débat Général, ce 26 septembre 2024, le Vice-Président de la République a pris part, plus tôt dans la matinée, au Dialogue des Dirigeants sur l'accélération des mesures d'adaptation au changement climatique en Afrique, co-organisé par Global Center on Adaptation (GCA), la Commission de l’Union Africaine et la Banque Africaine de Développement (BAD).
Cette rencontre, présidée par S.E.M. Macky SALL, ancien Président de la République du Sénégal, membre du Bureau Exécutif de GCA, était organisée autour du thème : « Dialogues entre Dirigeants : un partenariat mondial pour redoubler d'efforts en matière d'adaptation au changement climatique ».
Intervenant à cette autre tribune, le Vice-Président de la République a indiqué que face aux problèmes environnementaux majeurs, tels que la dégradation des zones côtières, les pertes de la biodiversité, les modifications des saisons culturales et l’intensification des sècheresses auxquels nos pays sont confrontés, la Côte d’Ivoire a, pour sa part, mis en place une politique ambitieuse en adéquation avec les engagements internationaux.
Il a précisé que le plan d’adaptation national ivoirien s’articule autour de trois (3) priorités essentielles, à savoir : moderniser les infrastructures ; améliorer la gestion de nos ressources en eau ; et renforcer les capacités de nos communautés locales face aux risques climatiques.
Cependant, pour le Vice-Président de la République, le Dialogue entre Dirigeants reste la meilleure réponse face aux défis environnementaux, car la collaboration internationale permet aux décideurs d’évaluer ensemble les progrès réalisés par les États, mais aussi de discuter des voies et moyens d’accélérer les actions, renforcer leurs capacités, mobiliser les ressources techniques et financières et échanger les meilleures pratiques possibles.